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Équin
Le Henson, le cheval de loisirs par excellence

Le cheval de la race Henson est très populaire chez les cavaliers polyvalents. Ce cheval rustique est un pur produit de la Baie de Somme. Créé dans les années 1970, il sera officialisé en 2003. Thierry Bizet, fils de Bernard Bizet, raconte la création de cette race emblématique de la région. 

Aujourd’hui, la Ferme Relais de la Baie de Somme possède environ 65 chevaux de la race Henson.
© Bonnie Renault

La race Henson a été imaginée et crée en 1970. L’idée est née au cœur de la SCEA Le Mont du Coq, de la famille Bizet, aujourd’hui propriétaire de la Ferme Relais La Baie de Somme à Morlay. Le Henson, c’est le cheval de loisirs par excellence, il est rustique, courageux et brave : «Il est parfait pour les cavaliers novices ou confirmés qui veulent faire plein de choses avec leur cheval», explique Chloé Bizet, la petite-fille. Ce cheval est le fruit du croisement de deux chevaux : une jument Fjord et un étalon anglo-arabe. 
À cette époque, il y a une volonté pour les agriculteurs des bas-champs de sortir des difficultés économiques qu’ils rencontrent. Bernard Bizet, le grand-père, est propriétaire d’une ferme en polyculture-élevage (vaches laitières) : «Il avait des vaches hollandaises. Elles ont été touchées par des maladies, notamment à cause des fortes pluies. Il a dû arrêter son élevage», se remémore Thierry Bizet, le fils. Les agriculteurs de ce secteur essayent donc de se diversifier, notamment en développant le tourisme vert. «Il y a eu la création d’un camping dans la commune d’à côté. Aujourd’hui, c’est mon frère qui s’en occupe», ajoute Thierry Bizet. Son frère développe également l’élevage des moutons de prés-salés.

Développement du tourisme

Bernard Bizet est décrit comme un passionné de chevaux, des gens et du tourisme de nature. Alors pour créer une activité qui permettrait d’attirer les touristes, il décide de développer un cheval d’extérieur. De nombreux croisements ont alors été testés avec : des pur-sang, des Boulonnais, des shetland et pleins d’autres encore. 
Trois critères de sélection sont alors mis en place. «Le cheval doit être présentable avec une bonne bouille. Il doit être proche de l’homme avec un bon tempérament puis être rustique, énumère Thierry Bizet. Il fallait qu’il résiste aux zones humides pour qu’il puisse entretenir les marées à l’image des chevaux camarguais.» En 1953, Bernard Bizet, réalise un voyage au Danemark avec un syndicat agricole. Là-bas, il découvre le poney Fjord, un cheval de trait utilisé dans les travaux agricoles en Norvège. «Il disait qu’il avait été charmé par sa polyvalence et sa belle robe Isabelle», une robe rare pour l’époque, dit son fils. 

La recette parfaite

Au retour de son voyage, il achète une jument Fjord, en Belgique, qu’il décide de croiser avec un étalon anglo-arabe. «Je me souviens, j’avais sept ans. Ils étaient très proches de l’homme et ils étaient mignons», se rappelle Thierry Bizet. La nouvelle espèce est créée et elle prend le nom de cheval de la Baie de Somme. Puis les frères Lionel et Marc Berquin sont arrivés : «Mon père était plus éleveur que cavalier. Lionel et Marc ont découvert son travail. Et en 1982, ils créent l’association du cheval Henson.» Thierry Bizet décrit ce partenariat comme l’association entre la sagesse et la jeunesse. Par la suite, l’association des cavaliers de la Baie de Somme verra le jour. Aujourd’hui, Thierry Bizet travaille sur 127 hectares une équivalence d’un cheval pour cinq hectares. «On peut rajouter 35 hectares de prairie et là, on est à hectare par cheval», précise-t-il. Le Henson est un point initial dans l’entretien des marées. Il aide au maintien des zones marécageuses.

 

Une prime pour chaque naissance de Henson dans les Hauts-de-France
La Région Hauts-de-France a mis en place un plan de développement et de rayonnement du cheval Henson. La race Henson a fêté ses vingt ans l’année dernière. Pour 2024, la région Hauts-de-France offre une prime sur chaque naissance de poulains. 250 € par naissance seront accordés aux éleveurs, ce qui constitue un moyen de valoriser cette race de plus en plus populaire. La prime a pour ambition d’encourager les jeunes à développer la race en travaillant notamment sur le développement du travail sur le cheval : soins dentaires, ostéopathie, etc. Il y a environ 55 poulains par an contre 180 naissances pour le cheval Boulonnais, par exemple. En développant la race, on évite également la consanguinité au moment de la reproduction. Pour Thierry Bizet, éleveur à Morlay, cette prime est attendue pour permettre le développement de son exploitation : «Cela pourrait nous permettre d’être plus assidus, d’avoir plus d’équipement.» Sa fille, Chloé, aimerait à terme pouvoir s’installer, et la prime permettrait à cette exploitation familiale de lutter contre certaines difficultés. «On a besoin de faire des investissements pour se maintenir et se développer», explique-t-elle. 

 

Pourquoi la race s’appelle-t-elle Henson ?
On doit le nom de la race Henson à Lionel Berquin. Lors d’une réunion entre cavaliers de la Baie de Somme, plusieurs noms ont été proposés : le cheval picard «trop proche du pâté picard», le cheval de la Baie de Somme «trop long». Puis le nom Henson est sorti et «c’est celui-ci qui a remporté le plus de voix», explique Thierry Bizet. Avec sa consonance anglo-saxonne, il rappelle l’époque des nombreuses croisades.

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