Patrimoine
Le Jardin des plantes d’Amiens en effervescence ce 1er mai
Pour la dixième édition de la fête des plantes, le Jardin des plantes d’Amiens donne rendez-vous aux amoureux de jardin ce 1er mai. Rèderie verte, spectacle, et ateliers autour du végétal sont au programme.
L’occasion de découvrir ce lieu enchanteur.
Pour la dixième édition de la fête des plantes, le Jardin des plantes d’Amiens donne rendez-vous aux amoureux de jardin ce 1er mai. Rèderie verte, spectacle, et ateliers autour du végétal sont au programme.
L’occasion de découvrir ce lieu enchanteur.
En t-shirt, toujours à proximité de sa bouteille d’eau, Charles Saint-Solieux donne toute son énergie à sa bêche. Retourner la terre, planter, recouvrir de miscanthus… Le Jardin des plantes d’Amiens ne serait pas l’écrin de verdure qu’il est aujourd’hui si son responsable et ses deux collègues ne s’y activaient pas chaque jour. En ce début de printemps, alors que la végétation est en effervescence, l’équipe redouble de travail. Tout doit être prêt pour la fête des plantes ce dimanche 1er mai.
«Il s’agit de la dixième édition, après deux ans d’annulation faute de Covid. Les amoureux du jardin l’attendent avec impatience», assure le responsable. Une cinquantaine d’exposants, tous spécialisés dans leur domaine, seront de la partie. Ateliers autours des végétaux et de la nature, spectacle ambulant et restauration sont au programme. Cet événement est aussi l’occasion de découvrir cette pépite, pourtant peu connue des Amiénois.
Ce jardin est un lieu chargé d’histoire. «Il s’agit même d’un des jardins botaniques les plus anciens de France», soulève Charles Saint-Solieux. «Au XVIIIe siècle, il était le site des cours de botanique et riche de nombreuses collections. Le XXe siècle a vu son utilisation détournée au profit de la production de plantes pour le fleurissement d’Amiens. Depuis 2005, la partie botanique a été réhabilitée avec d’importants efforts tant sur les collections que sur les bâtiments», explique la ville. En 2013, le lieu a décroché le label Jardin remarquable. Une belle récompense.
Le jardin de 9 800 m², au tracé régulier formalisé par des plates-bandes bordées de buis, présente des collections botaniques selon le thème «des plantes, des usages et des Hommes». Mille espèces y trouvent leur place. «Nous cultivons les plantes utiles à l’Homme, comestibles, médicinales, plantes à boisson…» En cette période, les tulipes sont par exemple en pleine floraison. «Ces fleurs sont très savoureuses. Avec un tartare de saumon, c’est un vrai régal !» Derrière la majestueuse serre de style Napoléon III, le jardin est découpé en quatre parties : les plantes alimentaires et aromatiques, celles utilisées en médecine, la végétation des champs, avec les cultures utilisées pour l’industrie agroalimentaire, et une collection systématique qui offre une classification évolutive des plantes.
De la waide à la betterave
On retrouve dans l’espace dédié aux plantes agricoles, les cultures qui font la richesse de la région : pomme de terre, endive, betterave à sucre, chicorée à café, blé… Même les cultures intermédiaires, en passant par les cultures fourragères, sont présentes. Des plantes aujourd’hui oubliées, qui ont pourtant fait la grandeur d’Amiens à une époque, fleurissent aussi dans ce Jardin des plantes. C’est notamment le cas de la waide (Isatis tinctoria), plante tinctoriales utilisées dans l’industrie textile au Moyen-Âge. Le carthame, l’indigotier, le réséda et la garance sont d’autres exemples.
Malgré les panneaux signalétiques, n’espérez pas y découvrir le nom des variétés, car ici on parle d’espèces. «Une de nos missions est la conservation de ces espèces très anciennes. Du sésame, par exemple, était déjà cultivé il y a douze-mille ans. L’homme exploitait les pois, les fèves, les pavots, ou encore la vigne, depuis la nuit des temps.» Les semences récoltées complètent l’Index semina. «C’est un catalogue de graines auquel les jardins botaniques participent. Chacun peut ensuite y piocher pour ses semis.» D’autres contributeurs, tel que la Semae (ex-Gnis), sont parfois sollicités. Ces espèces anciennes permettent de connaître davantage l’histoire des plantes consommées, l’évolution des pratiques agraires et l’évolution des systèmes de production. «Un grain de blé d’hier n’a plus rien à voir avec un grain de blé d’aujourd’hui. On met ainsi en avant la domestication des plantes par l’Homme.» L’évolution du chou en est un exemple parfait. «Il existe plus de mille variétés de choux sauvages.» Or, seuls quelques-unes poussent dans les potagers. Le Jardin des plantes permet de les découvrir.
Le programme en détails
- des producteurs de végétaux spécifiques et de collection
- une réderie verte ouverte aux particuliers et indépendants autour du végétal
- des ateliers participatifs (construction de nichoirs, initiation au croquis naturaliste, découverte de l’arbre et de ses services, atelier d’art floral)
- un spectacle déambulatoire
- le rempotage gratuit des plantes achetées (venez avec vos jardinières vides)
- des visites guidées du jardin
- ouverture exceptionnelle de la serre au public
- des artistes, artisans et des associations à sensibilité naturelle
- des foods-trucks pour la restauration
Le 1er mai, de 10h à 18h, au 60, boulevard du Jardin des Plantes.
Entrée gratuite