Nature
Le piégeage de printemps du frelon asiatique, oui sous conditions
La Fredon Hauts-de-France rappelle quelques règles élémentaires sur le piégeage du frelon asiatique afin de ne pas mettre en danger d’autres espèces.
La Fredon Hauts-de-France rappelle quelques règles élémentaires sur le piégeage du frelon asiatique afin de ne pas mettre en danger d’autres espèces.
Un Plan régional d’action relatif au frelon asiatique à pattes jaunes est en cours de rédaction par Fredon Hauts-de-France. Il est porté par l’ARB Hauts-de-France, piloté par la Dréal Hauts-de-France et financé par les Fonds Verts de France Nation Verte. Ce plan régional d’action a pour objectifs de définir les actions à mettre en place afin de limiter l’impact du frelon asiatique à pattes jaunes sur la filière apicole, sur la biodiversité et sur la santé humaine, d’améliorer la communication sur l’espèce et de définir les moyens à mobiliser. Pour répondre à ces objectifs, un Groupe de travail régional a été mis en place et s’est rassemblé à trois reprises au cours des derniers mois. En parallèle, GDS France et Fredon France, respectivement OVS animal et OVS végétal, élaborent un Plan national de lutte contre le frelon asiatique à pattes jaunes dont la publication est prévue en 2024. Ce plan répond à trois enjeux : la protection des populations (enjeu de la santé publique), la protection des ruchers et la protection de la biodiversité.
Repérer les nids, signaler et détruire
À l’arrivée du printemps, les femelles reproductrices des colonies de frelons asiatiques sortent de leur période de repos hivernal et construisent leurs nids primaires. Pour limiter la propagation de milliers d’individus, la recherche et la destruction des nids est mis en place ainsi que, si nécessaire, un piégeage de printemps.
Dans un premier temps, avant de penser à piéger, penser à repérer les nids, à les signaler et à les faire détruire. L’objectif du piégeage de printemps est de faire baisser la pression de prédation, en premier lieu sur les ruchers, en limitant l’implantation des nids de frelon asiatique à pattes jaunes à proximité. «L’installation préventive de pièges, hors période à risque ou dans des ruchers où aucun frelon n’est détecté, n’est pas recommandée en raison des effets sur d'autres espèces et d’un coût financier injustifié», d’après la note de service de la DGAL.
Privilégier les pièges sélectifs
Au printemps, il est recommandé de piéger lorsque les températures dépassent douze degrés, selon le climat local et en fonction des premières floraisons de printemps, après les dernières gelées. Ce piégeage devra être mis en place pour une durée maximale de deux mois, sur la période de début février à fin mai, selon la pression de prédation du frelon asiatique à pattes jaunes. Dans les ruchers peu infestés, il est recommandé une mise en œuvre d’une surveillance minimale dans ces ruchers ou à proximité avec possibilité de placer un piège dans le rucher. Dans le zones infestées (dite de forte pression), il est possible de placer quatre à dix pièges maximum par commune (à adapter en fonction du type de milieu, rural ou urbain). Ces pièges doivent être positionnés à proximité des ruchers attaqués - plus de deux individus en vol stationnaire devant une ruche - ou à proximité des zones avec plus de dix nids recensés en prenant en compte l’année précédentes et en espaçant les pièges de 500 m minimum.
Les pièges utilisés doivent être sélectifs et efficaces suivant les critères : pièges à sélection phy-sique de type nasse ; équipés de cônes d’entrée ; séparation entre appât et partie de capture. Enfin, les pièges de type “bouteille”, “cloche” ou “bocaux” sont à proscrire : leur sélectivité est très mauvaise, et leur impact sur le reste de l’entomofaune est trop important.