Métier
Le terme "boucherie" se défend en ces temps de guerre
Présidente du Syndicat des bouchers de Paris et vice-présidente de l'Académie de la viande, Véronique Langlais pousse un « coup de gueule » contre l'utilisation des termes « boucher » et « boucherie » pour qualifier des scènes de guerre et leurs auteurs.
Présidente du Syndicat des bouchers de Paris et vice-présidente de l'Académie de la viande, Véronique Langlais pousse un « coup de gueule » contre l'utilisation des termes « boucher » et « boucherie » pour qualifier des scènes de guerre et leurs auteurs.
Pas sûr que son tweet lâché ce mardi 5 avril en soirée arrive jusque sur la tablette du président américain Joe Biden, mais à n'en pas douter, c'est bien lui – et à d'autres – que ce message est destiné. A la tête du Syndicat des bouchers de Paris, membre de l'Académie de la viande et engagée dans d'autres missions, elle donne le sentiment de ne pas se laisser marcher sur les pieds... Pour preuve, un message posté sur le célèbre et influent réseau social Twitter où Véronique Langlais compte un peu plus de 5 000 abonnés : « Chers journalistes, chers politiques, nous sommes 80 000 à travailler en boucherie artisanale et nous ne sommes pas des criminels de guerre. Pouvez-vous arrêter d’employer les mots boucherie et bouchers en permanence ? Il y a d’autres mots. Un peu de respect pour nous svp », a-t-elle écrit.
Le 26 mars dernier, en qualifiant le président de la Russie, Vladimir Poutine de « boucher », le président américain Joe Biden s'était déjà mis à dos des artisans bouchers du Tarn qui jugent son propos « intolérable » et « insultant » pour l'image de la profession. Depuis cette date, le terme est régulièrement repris par certains médias, comme celui de boucherie pour qualifier des scènes d'atrocités rencontrées sur le sol ukrainien depuis le début du conflit engagé par la Russie. Des exemples ? Pas plus tard qu'il y a deux jours, le quotidien Libération publiait un éditorial sous le titre « Ukraine: ce n’est plus une guerre, c’est une boucherie ». Le 4 avril, le site RTL Info ne fait pas plus dans la dentelle avec un reportage vidéo diffusé sous le titre « Guerre en Ukraine : que risque Poutine suite à la boucherie à Boutcha ? »
Des maladresses sans aucun doute, mais qui jettent l'opprobre sur une profession déjà malmenée par les anti-viande et autres mouvements antispécistes. On se souvient par exemple d'une vague d'attaques de militants animalistes contre plusieurs magasins d'artisans-bouchers, jusque dans la région Hauts-de-France ; en particulier dans la métropole lilloise (2018).
Dans un portrait que lui a consacré le site web du GIE Les Arcutiers, Véronique Langlais se déclare quant à elle « très fière d’être bouchère, femme de boucher, sœur de boucher, mère de boucher, fille et petite-fille de boucher, nièce de boucher et humblement présidente du syndicat des bouchers de Paris ». Et rappelle qu'exercer le métier de boucher, c'est être « acteur de bonheur ».