L'élevage laitier, un métier qui peut rapporter
L'enquête Ecolait montre qu'il est possible de dégager un revenu et d'investir en production laitière. Mais de fortes disparités existent entre élevages.
On peut gagner sa vie en étant éleveur laitier. C'est ce que montrent les résultats de l'enquête Ecolait, réalisée par le Bureau technique de promotion laitière, dévoilés lors de son assemblée générale, le 14 novembre à Paris.
Etudiant les trésoreries de 444 élevages laitiers de toutes tailles et répartis dans toute la France, l'enquête Ecolait montre que 70% des ateliers ont réalisé des résultats une fois déduits les charges de structure et une rémunération de 20 000 euros par unité de main d’œuvre (UMO). Mais trois ateliers sur dix n'ont pas pu couvrir leurs charges.
Le prix auquel les exploitations doivent vendre leur lait pour atteindre l'équilibre varie fortement : pour près d'un quart, il se situe entre 310 et 340 euros les mille litres. Pour 20%, entre 280 et 310, et pour 17% entre 340 et 370. Mais si 5% des exploitations parviennent à l'équilibre en étant payé moins de 245 euros les mille litres, 10% ont besoin de plus de 400 euros. «Il y a une grosse diversité de situations, cela montre qu'il faut se méfier des chiffres moyens», commente Michel Deraedt, coordinateur de l'étude. «Notre échantillon est constitué d'éleveurs volontaires, plus motivés que la moyenne», nuance-t-il.
Pas d'amélioration entre 2012 et 2013
Près de la moitié des élevages suivis parviennent à dégager un excédent de plus de 10 000 euros par UMO, en plus de la rémunération de 20 000 euros. Mais 17% assurent une rémunération pour les éleveurs de moins de 10 000 euros.
Les gros écarts se font sur les charges, opérationnelles comme de structure, les remboursements d'annuités, et les volumes de lait produits par UMO.
Entre 2012 et 2013, le prix du lait a progressé (+18 euros), mais moins que le prix d'équilibre (+22 euros), à cause de charges en hausse (concentrés en particulier). En conséquence, les ateliers qui n'arrivent pas à dégager une rémunération et une marge de sécurité sont 4% de plus. «La situation ne s'est pas améliorée, la hausse du prix du lait a été gommée par celle des charges : 2013 n'a pas été une grande année», conclut Michel Deraedt.