Les agriculteurs allument leurs «feux de détresse»
Plus de soixante-cinq départements mobilisés dans la nuit du 2 au 3 juillet pour
la «Nuit de la détresse» initiée par la Fnsea et de JA.
A l’appel de la Fnsea et de Jeunes agriculteurs, des convois d’agriculteurs ont défilé dans toute la France dans la nuit du 2 au 3 juillet, avec les gyrophares de leurs tracteurs allumés en signe de détresse face à la situation critique du monde agricole et des filières animales en particulier. La manifestation s’inscrivait dans le cadre d’une mobilisation syndicale plus large pour revendiquer des prix à la production plus élevés dans les filières animales, notamment porc, bovins et lait.
Dans les semaines précédentes, des actions menées par les éleveurs - opérations «coup-de-poing» dans les grandes surfaces, blocages d’abattoirs… - avaient permis de réunir deux tables rondes pour les filières porcine et bovine sous l’égide du ministre de l’Agriculture, aboutissant à une promesse de revalorisation des prix (pour la viande bovine 5 cts de plus le kilo chaque semaine jusqu’à ce que les coûts de production soient couverts) . Les agriculteurs ont cependant maintenu la pression en attendant de vérifier si cette revalorisation sera effective sur le terrain.
La revalorisation se fait attendre
De fait, la «mise sous surveillance» des opérateurs, effectuée par les ,syndicats a démontré que les engagements n’étaient pas respectés, avec seulement un centime de hausse lors de la diffusion des cotations de FranceAgriMer, le 30 juin. Ce qui a conduit la Fédération nationale bovine (FNB) à inciter à la reprise des actions fortes vers les abattoirs.
Le ministre de l’Agriculture a, de son côté, saisi le 1er juillet le médiateur des relations commerciales agricoles pour suivre les engagements pris sur les filières porcine et bovine, avec un premier retour attendu mi-juillet.
Les éleveurs laitiers de la Fnpl ont eux aussi demandé «des réponses de l’aval de la filière, ainsi que des pouvoirs publics à la hauteur de cette crise », notamment avec une revalorisation du prix du lait «dès juillet».
Xavier Beulin demande un débat au Parlement
Les agriculteurs ne comptent donc pas en rester là. «Si au cours des toutes prochaines semaines aucun signal n’est apporté, notamment sur nos revendications de court terme, sur les prix et sur les normes, alors nous pouvons promettre au pays un mois de septembre que l’on n’est pas prêt d’oublier», a affirmé Xavier Beulin devant des éleveurs bretons excédés.
Le président de la Fnsea a, par ailleurs, demandé dans une déclaration solennelle au chef du gouvernement et aux présidents des deux assemblées qu’un débat soit organisé à l’Assemblée nationale et au Sénat sur l’avenir de l’agriculture.