Les associés de l’Earl Rougegrez-Camus : «notre priorité, le lait»
Des éleveurs laitiers qui aspirent à être rémunérés justement, à la hauteur de leur travail.
Après avoir été agent au service de remplacement puis salarié dans une autre exploitation, Nicolas Rougegrez a rejoint, à Gaudiempre (62), l’exploitation de ses beaux-parents, Francine et Jean-Louis Camus, en tant que salarié. Son installation vient de se réaliser sur l’Earl Rougegrez-Camus tout récemment créée. «Nous visons prioritairement la production laitière qui doit représenter plus de 50 % de notre revenu», explique Nicolas Rougegrez.
Un bâtiment fonctionnel
En 2007, la mise aux normes de l’exploitation a été faite avec l’installation d’une salle de traite par l’arrière «sortie rapide» et la construction d’un bâtiment de 3 800 m2 pour héberger les génisses, vaches laitières et la nurserie.
L’équipement de traite s’avère pratique grâce à la sortie rapide des vaches. Ce système de sortie a cependant nécessité la mise en place de couloirs de retour, où l’eau de lavage a tendance à stagner, une conception qui n’est pas sans conséquences sur le développement de la maladie de Mortellaro (dermatite digitée). Les pattes ont ainsi besoin d’être régulièrement parées.
Quant au bâtiment «logettes paillées», il est fonctionnel. La contention des animaux a été prise en compte. Si l’opération quotidienne de paillage et de nettoyage des logettes est particulièrement gourmande en temps, il est, pour les éleveurs, agréable de travailler avec des vaches propres. En revanche, les associés regrettent ne pas avoir pu choisir un autre emplacement pour le bâtiment d’élevage car les vaches sont obligées de traverser une route pour accéder au pâturage.
Optimiser les coûts de production
Les associés de l’Earl aiment avant tout l’innovation et se tourner vers d’autres itinéraires techniques tels que l’agro-écologie avec l’implantation de couverts végétaux (Ray-Grass Italien, Trèfle d’Alexandrie), de luzerne ou encore d’avoine. Si le recours aux couverts végétaux permet de préserver et de développer la richesse des sols au profit des plantes cultivées, l’introduction de luzerne dans la ration donne la possibilité de diminuer les apports en azote et donc l’achat de tourteaux, tout en facilitant l’expression des chaleurs. Quant à l’avoine, il est considéré comme un aliment particulièrement énergétique, recommandé dans les flushing. L’investissement dans une mélangeuse en 2008 a permis d’équilibrer davantage la ration et de réduire la surface en maïs. «Il nous faut encore affiner la ration. Pour ce faire, nous allons davantage pousser les analyses à chaque récolte», envisage Nicolas Rougegrez.
Revenir aux techniques culturales anciennes permet surtout à ces éleveurs en quête d’autonomie alimentaire d’optimiser les coûts de production. Francine et Jean-Louis Camus et Nicolas Rougegrez ont, en effet, pour objectif principal que leur travail soit rémunéré à sa juste valeur.
Pouvoir travailler seul
Dans quelques années, après le départ en retraite de ses beaux-parents, Nicolas Rougegrez compte bien avoir recours au salariat. Pour l’heure, les trois associés se tournent vers des techniques qui ont pour but d’améliorer le confort de travail et de faciliter le travail seul. Pourquoi ne pas investir à terme dans une salle de traite rotative et recourir au système automatisé de détection de chaleur ? Il serait d’ailleurs intéressant de coupler ce dernier produit au Suivi Repro (cf. encadré). Dans tous les cas, Nicolas Rougerez continuera à produire du lait. «Parce que c’est ma passion», assure-t-il. Toutefois, il espère que le marché sera porteur.
REPERES TECHNIQUES
• Troupeau laitier : 100 vaches laitières (8 400 kg de lait par vache) avec un TB de 41, un TP de 34 et 220 000 cellules par ml.
• Production de 30 taurillons par an.
• Productions végétales : cultures (maïs, blé, betterave, colza, escourgeon), pâture.
• MO : 3 UTH.