Les bières amiénoises Charles et Vianney dégustées au Sia
Quoi de plus flatteur que de présenter ses produits au Salon international de l’agriculture (Sia) ? Parmi les producteurs de la Somme, la brasserie amiénoise Charles et Vianney y sera.
Quoi de plus flatteur que de présenter ses produits au Salon international de l’agriculture (Sia) ? Parmi les producteurs de la Somme, la brasserie amiénoise Charles et Vianney y sera.
Étienne Devantoy n’est pas du genre à jouer à qui a les plus gros biscoteaux. C’est avec la re-cherche de la subtilité qu’il brasse ses bières Charles et Vianney, des noms de ses fils, à la zone d’activité Montières à Amiens. «Je ne souhaite pas entrer dans la course à la bière la plus alcoolisée, ou à celle qui présente le plus d’amertume. Ce que je souhaite offrir, c’est une bonne bière artisanale, qui se partage tranquillement autour d’une table.»
Le brasseur, ex-commercial puis formateur à l’école de commerce d’Amiens, a démarré son activité en 2016, suite à la fermeture de celle-ci. «J’avais cinquante-cinq ans, et j’ai eu envie de me faire plaisir pour ma fin de carrière.» Présenter ses bières au Salon international de l’agriculture (Sia), du 26 février au 6 mars, fait partie de ce plaisir. «Elles seront sur le stand de Terroirs Hauts-de-France ainsi que sur celui des Brasseurs de France. C’est une fierté. Et surtout, mes fils Charles et Vianney, huit et onze ans, adorent le Salon.»
Les visiteurs devraient être séduits par la petite production de ce passionné. «Je ne voulais pas de gros investissement pour du matériel, car je serai à la retraite d’ici trois ans», justifie-t-il. Ses trois cuves lui permettent d’effectuer trois brassins de 300 l en une journée. Le tout est embouteillé et étiqueté sur place. 40 000 l de bière sont ainsi écoulés chaque année.Étienne a appris le métier sur le tard, grâce à une formation rapide chez un brasseur, puisqu’aucun diplôme n’est exigé pour exercer ce métier. «Faire une bière, ce n’est pas compliqué. Le plus long, c’est le nettoyage», assure-t-il.
Comme une recette de bœuf bourguignon
Si faire une bière est «simple», une bonne bière est cependant un savoir-faire. «Pour moi, une recette de bière, c’est comme une recette de bourguignon. Il y a les grands traits : on y met de la viande de bœuf, des carottes, du vin et un bouquet garni. Mais chacun y ajoute sa touche : plus ou moins de sel, de poivre, d’épices, avec ou sans champignons, avec des bolets ou des champignons de Paris…»
Comme un bourguignon n’a jamais les mêmes saveurs selon le cuisinier, une bière a le goût que le brasseur veut lui donner. «On ne fait jamais l’unanimité de toute façon.» Celles d’Étienne se rapprochent donc de ce qu’il apprécie. «J’aime les bières anglaises et d’Europe de l’Est. Pas trop amères. Assez légères», annonce-t-il. Lui aime comparer sa mousse avec les vins de Loire. «Ce ne sont pas forcément de grands vins de garde. Mais il y a quelques petits trucs merveilleux, qu’on est heureux de découvrir.» La saveur de la bière provient du malt, de la levure et du houblon. Chez Charles et Vianney, six ou sept variétés de houblon sont d’ailleurs utilisées.
Plutôt gentille ou méchante blonde ?
Parmi les huit propositions de la brasserie, les meilleures ventes sont la gentille blonde et la méchante blonde. «90 % des gens boivent de la blonde», justifie Étienne. La gentille est légère (4,2 % d’alcool), aux arômes floraux et fruités, qui laisse peu d’amertume (17 IBU). La méchante est une triple, soit triple grain, avec plus de malt et donc plus d’alcool (7,7 %). Mais elle aussi est peu amère. «Elle dévoile des parfums de fruits tropicaux et d’agrumes. Sa douceur est séduisante mais attention… Elle cogne !», prévient le brasseur sur son prospectus de présentation.
Les amateurs d’ambrée peuvent tremper leurs lèvres dans la Red Ale, brassée selon les critères des Scottish and Irish Ale. «Une pinte équilibrée, facile à boire, légèrement maltée, qui privilégie des notes de céréales et de biscuits.» Ceux qui préfèrent les blanches pourront goûter la blanche, brassée selon les principes de la Witbier, «rafraîchissante aux saveurs fruitées d’orange, d’agrume et de coriandre, aux touches épicées de froment». L’I.P.A, la Chérie (aux fruits rouges), la Vilaine rousse et la Porter (brune), complètent la gamme. Et comme Étienne aime les défis, avec l’aide de son apprentis, Thomas, il se lancera cette année dans des bières éphémères. Rien que pour le plaisir, évidemment.
Où trouver les bières Charles et Vianney ?
Plus d’informations sur www.charlesetvianney.fr