Les enseignements de la campagne 2012
Les semis 2012 ont été précoces (moins qu’en 2011 toutefois) avec une date moyenne au 23 mars dans la Somme, et ils ont été réalisés en une quinzaine de jours. Les levées ont été bonnes et rapides, hormis quelques difficultés en terres argileuses, a commenté Thierry Leclère, délégué ITB Somme. L’humidité persistante a été favorable au parasitisme souterrain : tipules, taupin, blaniules dans les cranettes. Mais les traitements de semence ont montré leur efficacité.
A noter toujours des problèmes avec les mulots en bordure de champ. Ce qui fait à nouveau répéter à Thierry Leclère le conseil de semer entre 2 et 2,5 cm de profondeur.
Chénopodes et chardons
Coté désherbage, la Somme se situe encore en dessous de la moyenne nationale pour la propreté des parcelles, mais le délégué ITB juge le résultat «satisfaisant par rapport aux conditions de l’année et aux deux mauvaises années précédentes». Les chénopodes (40% de parcelles sales) et les chardons (37% de parcelles) sont les principales adventices qui font problèmes. Contre les chardons, «il faut privilégier la lutte systématique dans la rotation et en combinant le chimique et le mécanique», a insisté Thierry Leclère.
Deux formulations du Lontrel sont à disposition. Règlementairement elles ne peuvent être appliquées qu’une fois tous les deux ans du stade cotylédons de la betterave à la fermeture des lignes ; il faut le faire par temps poussant et en augmentant la quantité d’eau pour avoir une bonne couverture. Contre les chénopodes, les expérimentations confirment l’efficacité du Bétanal et du Goltix (métamitrone), alors que le Venzar déçoit (ce produit étant par ailleurs efficace sur colza, morelle, renouée liseron, mercuriale) ; le mélange BTG est celui qui donne le meilleur résultat. Il faut savoir qu’un chénopode restant au mètre carré, c’est une perte de 3 tonnes à la récolte.
Thierry Leclère a rappelé les conseils d’utilisation du Centium. Il doit être appliqué à partir du stade deux feuilles vraies, c'est-à-dire à partir du moment où deux feuilles sont supérieures ou égales au cotylédon. Attention donc en cas de levée échelonnée dans les parcelles. «Le Centium ne fait pas tout, a-t-il ajouté, il ne contrôle pas les crucifères matricaires, fumeterres, renouées des oiseaux. Et ce n’est pas un produit de rattrapage».
Bien identifier les maladies
Cette année encore le réseau d’observation des maladies du feuillage, Résobet Fongi, opérationnel depuis 2006, a permis de raisonner au mieux les traitements. L’ensemble des sites a atteint le stade T1 et sept sites seulement ont atteint le T2, dont quatre seulement ont été effectivement traités. La ramulariose a été la principale maladie et l’oïdium en fin de saison. «Attention a bien vérifier que la variété observée dans le réseau soit la même que celle de votre parcelle, car la maladie arrive plus ou moins précocement et les variétés présentent des sensibilités différentes aux maladies du feuillage», a prévenu Adrien Gosser, de l’ITB Somme. Il a également incité les planteurs à bien identifier les maladies. Il ne faut ainsi pas confondre la cercosporiose, maladie peu prédominante dans la Somme, avec la batériose pseudomonas pour laquelle le traitement est inutile.
Les pégomyies ont fait leur retour en 2012. «Il faudra les surveiller en 2013», prévient Thierry Leclère. «Mais on dispose d’une gamme d’insecticides pour les contrôler».
A noter enfin qu’avec des conditions de récolte très humides (la tare terre s’est élevée à 16,5%, le déterrage portant sur 63% des betteraves dans la Somme au 30 décembre 2012 -source Asbs), on n’a pas constaté de gros problèmes de conservation dans les silos.
Thierry Leclère a rappelé à ce propos que le logiciel Silobet, téléchargeable sur le site internet de l’ITB, permet de définir en fonction des données météo, une date de récolte optimale par rapport à la date d’enlèvement des betteraves.