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Les indicateurs de l’interprofession laitière validés par Bruxelles

La Commission européenne vient de donner son feu vert à la publication mensuelle d’un tableau de bord d’indicateurs économiques reprenant notamment les indicateurs de prix de revient en élevage laitier.

Les indicateurs de coûts de production travaillés par le Cniel sont désormais garantis en conformité avec le droit européen.
Les indicateurs de coûts de production travaillés par le Cniel sont désormais garantis en conformité avec le droit européen.
© D. R.



Deux ans après la signature du plan de filière «France, Terre de lait», la Commission européenne vient de donner son feu vert à la publication mensuelle par le Cniel d’un tableau de bord d’indicateurs économiques reprenant notamment les indicateurs de prix de revient en élevage laitier. Dès 2018, le Cniel a travaillé sur la méthode de calcul d’un indicateur, permettant d’intégrer le coût de revient moyen des exploitations dans le prix payé aux producteurs. Le Cniel se dote ainsi d’indicateurs de prix robustes en conformité avec le droit de l’Union européenne. Pour la Fédération nationale des producteurs de lait, qui voit d’un bon œil cette annonce, «cette autorisation doit permettre une véritable concrétisation des Egalim pour les opérateurs de la filière laitière dans le contexte des négociations commerciales annuelles». Vice-présidente de la FNPL, Marie-Thérèse Bonneau invitait il y a quelques jours «les entreprises privées et coopératives de transformation ainsi que la distribution à s’emparer largement de cet outil pour valoriser au juste prix les produits laitiers».

Egalim : des effets réels mais timides
S’il s’agit d’une nouvelle étape qui doit permettre à chaque acteur de la filière de prendre en compte les coûts de production dans la construction du prix du lait et de parvenir à une meilleure répartition de la valeur, la FNPL compte désormais sur les membres de l’interprofession - qu’ils soient transformateurs ou distributeurs - pour garantir le respect et la prise en compte de ces indicateurs auxquels tous ont souscrit. L’organisation syndicale spécialisée demande ainsi que ces indicateurs soient pris en compte dans les négociations de février et qu’ils figurent aux conditions générales de vente des contrats laitiers ou dans le règlement intérieur des coopératives.
«Un an jour pour jour après l’adoption de la loi Egalim, les premiers effets sur le prix du lait sont réels, mais timides», constate Alain Gilles, président de la FRPL Nord-Picardie-Ardennes et administrateur FNPL. Et d’ajouter que maintenant que «tous les éléments sont maintenant réunis pour que la seconde marche soit franchie et rien ne justifierait de ne pas assurer aux producteurs une rémunération à la hauteur de leur travail afin de leur permettre de pérenniser leurs exploitations».


La production laitière française sur de bons rails pour atteindre son niveau de 2018

Poursuivant son redressement depuis août, «la collecte nationale devrait avoisiner sur l’ensemble de l’année 2019 le niveau de l’année précédente», avance le Cniel dans sa note de conjoncture du 10 décembre. Cette tendance haussière devrait se poursuivre dans les semaines à venir, assure Benoît Rouyer, économiste au Cniel. À l’inverse, la production laitière s’avère peu dynamique dans les grands bassins exportateurs mondiaux. Sur les dix premiers mois de 2019, elle progresse faiblement dans l’Union européenne et aux États-Unis, tandis qu’elle recule de 1 % en Nouvelle-Zélande. Ce manque de dynamisme devrait permettre de soutenir les cours des produits laitiers dans les prochains mois. Deux incertitudes pèsent malgré tout sur les marchés laitiers : le Brexit et les menaces de rétorsions des États-Unis suite à la mise en place d’une «taxe Gafa» dans l’hexagone.




POINT DE VUE de Didier Halleux, vice-président FRPL Nord-Picardie-Ardennes

«Une grande espérance, un aboutissement et un commencement»

Oui, c’est l’aboutissement d’un long travail de terrain engagé par la Fnpl et ses sections pour faire reconnaître la valeur de notre lait de France dans sa triple dimension : d’assurer un produit de qualité sanitaire, nutritionnelle et de plaisir pour les consommateurs, d’assurer le bien-être de nos animaux dans un cadre de production diversifié et, enfin, d’assurer aux éleveurs la juste rémunération de leur travail et le bien-être dans notre métier. C’est tout le sens du plan de filière adopté par l’ensemble de l’interprofession laitière, de la loi Egalim et que l’Union européenne vient de reconnaître en validant les nouveaux indicateurs laitiers du Cniel.
Oui, c’est le véritable commencement d’une ère nouvelle dans la marche en avant de la construction du prix, en retenant la valeur du prix de revient du lait comme base. C’est une occasion unique visant à la création de valeur pour des relations commerciales loyales, plus transparentes de la transformation à la grande distribution en passant par la restauration hors foyer. C’est garantir aux consommateurs une alimentation de base locale qui rémunèrent le paysan.
Les entreprises qui ont su enclencher le dispositif par anticipation ne doivent plus être dans le doute. C’est toute la filière qui avance dans le même sens.
Messieurs de la grande distribution, c’est sur l’ensemble des produits que la loi s’applique de la marque aux MDD et ne vous cachez pas derrière de la segmentation, de niche pour faire bonne figure. La segmentation c’est un cran au-dessus. Sachez que nous veillerons, nos équipes sont prêtes, nous ne lâcherons rien. Je souhaite à nos producteurs de pouvoir prendre un peu le temps d’être dans la joie de se retrouver avec ses proches pour les fêtes de fin d’année.

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