Les interprofessions laitières débattent sur la qualité du lait
Les laboratoires interprofessionnels laitiers et les Criel ont leur congrès national à Amiens
le prix du lait sont donc désormais proscrits.
C'est à Amiens que s'est tenu les 18 et 19 octobre, le congrès des laboratoires interprofessionnels laitiers et des Criel (Centres régionaux interprofessionnels laitiers). Il était organisé pour la première fois par une interprofession régionale, le Criel Nord-Picardie-Ardennes.
Dans un contexte laitier en évolution, Manuel Gavelle et Gérard Rodange, respectivement président des commissions nationales des laboratoires et des Criel, ont rappelé l'attachement de leurs familles aux structures interprofessionnelles régionales qui constituent le pilier d'une relation équitable entre producteurs et acheteurs de lait.
Les débats ont porté sur différents dossiers d'actualité: bilan des activités des laboratoires et des Criel, acides gras, Infolabos, qualité du lait, accords interprofessionnels, «Paquet lait» et notification, antibiotiques et nouveau dispositif réglementaire de paiement du lait à la qualité. L'intervention, fort appréciée, du directeur du laboratoire de Battice en Belgique, a permis d'appréhender comment notre voisin européen aborde les différentes questions de la qualité du lait.
Avec près de 130 participants au total, ce congrès s'inscrit comme un rendez-vous annuel incontournable de l'activité laitière régionale.
Nouveauté 2012, l'ouverture en dernière partie du congrès à des invités régionaux (GDS, entreprises laitières, Draaf, Ddpp- Direction départementale de la protection des populations, organisme de contrôle laitier...) a mis en valeur la production laitière du bassin et les actions relatives au suivi des cellules menées au niveau national et en Nord-Picardie- Ardennes. Ainsi après une mise en perspective du bassin laitier et des actions menées par le Criel Nord-Picardie-Ardennes, son président, Dominique Nouvellon, a insisté sur l'implication de la structure dans l'amélioration de la qualité du lait et notamment sur le plan des cellules somatiques «un producteur de lait sur deux dans la région présente au moins une fois par an une moyenne cellulaire supérieure à 400000/ml de lait qui est la norme européenne».
Action cellules
Laurence Plancke, directrice du GDS du Nord, a déroulé le dispositif «action cellules», tel qu'il est proposé aux éleveurs laitiers de la région. «L'action cellules se veut un dispositif d'assistance technique destiné aux éleveurs ayant des difficultés de ce point de vue». Le Criel s'appuie sur des maîtres d'oeuvre départementaux, permettant par là de maintenir un ancrage local, qui coordonnent les interventions des vétérinaires et techniciens.
La réussite des actions repose évidemment sur la mise en application par l'éleveur des conseils apportés à l'issue d'un diagnostic réalisé conjointement par un binôme vétérinaire-technicien. Et c'est un vétérinaire praticien, le docteur Nicolas Lucas de Crévecoeur- le-Grand (60) qui a témoigné de l'importance de cette phase : «un bon diagnostic permet de préconiser les bonnes mesures et sur le terrain, la réalisation des mesures donne très souvent de bons résultats».
Les faits semblent lui donner raison : une étude menée en 2011 a montré que sept actions sur dix se soldaient par la réussite.
o Plus de 100 millions d'analyses effectuées par les 17 laboratoires interprofessionnels (dont 16 % en vue du paiement du lait et 76 % pour le contrôle laitier).
o Près de 72 000 producteurs de lait et 548 établissements laitiers concernés.
o Le lait des 6800 producteurs de la région est analysé par les laboratoires Labilait à Aumale (76) et Uriane à la Capelle (02).
(Chiffres de 2011)