Les organisations agricoles de l’Union européenne font leurs propositions
Outil européen d’assurance crédit, promotion, allégement de la pression sur la trésorerie des exploitants, éventuelles «initiatives volontaires concernant la production»... autant d’options pour surmonter la crise.
La présidence néerlandaise de l’UE présentera le 7 mars aux experts des Vingt-huit, en vue du Conseil agricole du 14 mars, l’ensemble des mesures que les Etats membres devaient proposer pour faire face à la crise, de l’élevage surtout. De leur côté, les organisations et coopératives agricoles de l’UE réunies au sein du Copa-Cogeca ont présenté leur «liste d’options visant à surmonter les crises actuelles du marché et à remédier aux problèmes de trésorerie».
«Le regrettable retard accusé par le versement des paiements directs, ainsi que le paquet d’aide rapidement établi, qui n’a pas encore été pleinement mis en oeuvre, comptent au nombre des frustrations croissantes ressenties par la communauté agricole», dénonce le Copa-Cogeca, qui, dans la perspective du Conseil de l’UE le 14 mars, propose ses pistes pour tenter de faire face à «la crise dans plusieurs secteurs, laitier, de la viande porcine, de la viande bovine, des fruits et légumes et des céréales, entre autres».
Sur le plan commercial, l’Union doit se battre pour la réouverture du marché russe, notent, bien entendu, les organisations agricoles. Mais, rappelle la Commission, si l’on veut engager une vraie négociation avec Moscou, il faudra accepter une révision de la liste des personnes non autorisées à voyager dans l’Union, question qui relève de la diplomatie des Etats membres.
Il faut aussi davantage mettre à profit les mesures de promotion et «développer l’utilisation de l’assurance-crédit en publiant des lignes directrices et en impliquant la Banque européenne d’investissement (BEI) dans un outil européen», souligne le Copa-Cogeca.
Les organisations agricoles prônent par ailleurs «un meilleur fonctionnement de la chaîne alimentaire, y compris avec les secteurs en amont de l’agriculture, en améliorant la transparence des prix, en prévenant les retards de paiement et en luttant contre les pratiques commerciales déloyales».
Elles évoquent aussi, prudemment, des «initiatives volontaires concernant la production» sur la base de l’article 222 de l’OCM unique relatif aux dérogations aux règles de la concurrence en période de crise pour les organisations de producteurs.
Relèvement du prix d’intervention et aides au stockage
Parmi les «outils de gestion du marché dans le contexte des ressources budgétaires limitées de l’UE», le Copa-Cogeca préconise une hausse «temporaire» du prix d’intervention pour la poudre de lait écrémé et le beurre ; à laquelle la Commission s’oppose toujours, la prolongation de l’aide au stockage privé pour ces produits et la viande porcine, et «l’actualisation» des dispositifs pour les fruits et légumes (notamment le relèvement du prix de retrait des tomates).
Il soutient aussi le projet annoncé en septembre, et pas encore mis en oeuvre, de distribution de produits laitiers aux réfugiés, avec une enveloppe de 30 millions d’euros, tout en soulignant que l’aide alimentaire ne doit pas être un outil de gestion du marché.
Les organisations agricoles réitèrent, par ailleurs, leur idée de lancer «des projets pilotes autorisant l’utilisation des graisses qu’il n’est plus possible d’utiliser en tant que denrées alimentaires pour la production de biocarburants». Une possibilité que les services agricoles de la Commission comptent examiner, en collaboration avec ceux de l’environnement, dans le contexte de l’économie circulaire.
Pour «alléger la pression sur la trésorerie» des agriculteurs et coopératives, les organisations professionnelles proposent de mettre à leur disposition «des instruments financiers simples ; dans le cadre du développement rural, du Programme européen pour les petites et moyennes entreprises (Cosme) et de la BEI ; susceptibles de les aider à poursuivre leurs investissements et à refinancer leurs emprunts».