Les plus belles baies du monde en quête d’un développement harmonieux
Soumises à de multiples pressions, les communes littorales comme les territoires de baies métropolitaines veulent travailler main dans la main pour se développer sans perdre de leur attractivité.
Soumises à de multiples pressions, les communes littorales comme les territoires de baies métropolitaines veulent travailler main dans la main pour se développer sans perdre de leur attractivité.
Elles sont partantes pour continuer à se développer, mais pas à n’importe quel prix. Dans le cadre du rassemblement des Baies françaises membres du Club des plus belles baies du monde qui se tenait les 4 et 5 mai à Saint-Valéry-sur-Somme, un temps de travail avec l’Association nationale des élus du littoral (Anel) a permis à ses membres, dont le président du Conseil départemental de la Somme et président du Syndicat mixte Baie de Somme Stéphane Haussoulier d’échanger à la fois sur les conséquences du changement climatique, la manière de faire face à l’attractivité de ces territoires exceptionnels ou encore d’évoquer la révision de la stratégie nationale pour la mer et le littoral.
Un exemple de ce qu’elles veulent éviter ? Le bétonnage du trait de côte, désormais interdit, ou la surexploitation de certains lieux.
Se préserver d’un développement anarchique
«Lors du week-end de Pâques, l’accès au Mont-Saint-Michel a failli être fermé tellement il y avait de monde», a souligné le 5 mai Louis Thébault, président du Club des plus belles baies du monde. À Saint-Valéry-sur-Somme, certains week-end, on frise aussi la saturation. Mais pas question pour autant de mettre un terme à des activités qui rapportent, à l’image du tourisme. Pour le samarien Stéphane Haussoulier, «il y a des équilibres à trouver. Le tourisme, c’est intéressant, mais il faut des outils pour permettre un équilibre entre ce que cela rapporte et les désagréments qui peuvent y être liés». Et le président du Syndicat mixte de la baie de Somme de saluer l’adoption – à titre d’exemple de la Loi Littoral : «Cette loi est une chance car elle nous préserve d’un développement anarchique.» Mais, poursuit M. Haussoulier, «il ne faut pas non plus que nos territoires soient mis sous cloche».
Se serrer les coudes
Lorsqu’il est question d’évoquer le rôle d’accompagnement de l’État, les réponses sont mi-figue, mi-raisin. Selon Stéphane Haussoulier, «on (l’État) a jusqu’à présent mis des moyens pour protéger les territoires, mais j’estime que les populations ne sont pas suffisamment prises en considération. Je ne suis pas sûr que tout le monde soit conscient de la situation dans laquelle nous serons d’ici quelques années si on ne change pas nos pratiques… Il reste un gros travail de pédagogie à faire». Pour le président de l’Anel, Yannick Moreau, l’écoute du gouvernement semble être au rendez-vous pour un certain nombre de sujets : réutilisation des eaux usées, place des résidences secondaires dans le tissu urbain… «Un certain nombre de choses sont en train d’évoluer», souligne le maire des Sables d’Olonne. Pour Louis Thébault, «des fonds ont été apportés, mais quand on voit l’ampleur de ce qu’il y a à faire, les besoins restent considérables». Ce qu’il attend, «c’est un accompagnement, mais aussi que la France pèse de tout son poids au niveau européen et mondial pour une prise en compte de la situation des baies à travers le monde». Quant à l’intérêt de faire partie d’un club des plus belles baies du monde ? Pour son président, «cela sert à faire du lobbying, à partager des conseils. Cela permet aussi d’avoir des échanges en amont des rendez-vous que l’on peut avoir avec les services de l’État». En somme, il n’est pas interdit de dire que les baies se serrent les coudes pour continuer à rester des territoires où un grand nombre de personnes aime à se retrouver.