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L’île aux fruits : un pôle du consommer local et du convivial

Le 29 juin dernier, l’association Terres Zen organisait sa première réunion publique, à Amiens, pour présenter son projet d’éco-lieu dans les hortillonnages.

De gauche à droite : Frédéric Fauvet, Alexandre Cabral, Rémi Brasseur et Boris Pelosov, certains des membres fondateurs de l’association Terres Zen
De gauche à droite : Frédéric Fauvet, Alexandre Cabral, Rémi Brasseur et Boris Pelosov, certains des membres fondateurs de l’association Terres Zen
© F. G.


Une ferme urbaine, ça vous parle ? C’est le projet qu’ils ont pour Amiens au cœur des hortillonnages, et un projet qui porte l’ambition de «changer le monde», dixit le président de l’association, Frédéric Fauvet, lors de sa présentation devant un public bigarré et avide de nouveautés. Tout débute, il y a quelques mois, par une réflexion commune entre des Amiénois et des Amiénoises de tous horizons sur la question alimentaire, ou comment produire et manger mieux. Tout de suite, un lieu s’impose à leur esprit dans l’ex-capitale picarde : celui qui, de tous temps, a eu une fonction nourricière pour ses habitants, soit les hortillonnages, d’autant que sur les 250 ha de terres cultivables, plus de la moitié est en friche.
«La base de la mise en culture de ces parcelles en friche sera le maraîchage. L’idée est de construire de maraîchage bio en permaculture, mais aussi de monter des ateliers, une ferme pédagogique, un marché local bio, un espace de restauration et guinguette, des concerts et arts de rue sous la halle de la friche industrielle, des gîtes et un chantier d’insertion. Autrement dit, un lieu à la fois pour cultiver la terre et cultiver le vivre ensemble», précise Alexandre Cabral, trésorier de l’association.
Un projet global et ambitieux, «incontournable», selon Boris Pelosov, qui a mis à disposition de l’association près de 1 000 m2 de serre, ainsi que 1 000 m2 jouxtant celle-ci. «Incontournable, reprend-il, sur le plan de la santé publique. Il faut donner l’exemple et développer des modèles agricoles plus sains et durables. Cette culture d’alimentation est liée au partage et à la rencontre, ce qui permet de créer du lien social. Enfin, cela permettra aussi d’ouvrir les hortillonnages à un public plus large.»

Renouer le lien entre la ville et la nature
Vous l’avez compris, ce sera un lieu pour tous avec, d’un côté, la ferme maraîchère, de l’autre des jardins partagés, des espaces participatifs de mixité sociale autour de projets agro-écologiques ou culturels, le tout fonctionnant ensemble. Autre vecteur : les productions seront vendues, ainsi que celle de producteurs locaux associés (d’ici trois semaines au 325, rue de Verdun). En renouant ce lien entre la ville et la nature, l’association s’inscrit aussi dans une dynamique locale en participant à la réhabilitation des sols ou des sites d’anciennes activités commerciales ou industrielles.
Se greffe à cette volonté une dynamique sociale en constituant un lieu ouvert à tous et à toutes, même le dimanche. Dans cette veine sociale, l’idée est également de créer des emplois durables et non délocalisables à travers un atelier d’insertion, reposant sur une palette d’activités et d’ateliers (maraîchage, transformation/cuisine, activités de recyclage et de transformation, entretien d’espaces verts, initiatives culturelles, événements, etc.).
Et parce qu’Amiens ne serait pas la même sans ses hortillonnages, l’association souhaite en promouvoir l’histoire, les pratiques et les valeurs. Faire revivre ce lieu, c’est aussi mettre en lumière le fleuve en y développant des activités, notamment avec le projet du restaurant et sa guinguette, et la péniche culturelle itinérante de l’association antistress, avec sa salle de spectacles, concerts et conférences. Et pourquoi, pas plus tard, une offre de gîtes connectés à la fois à la nature et à la ville.
Pour participer à ce projet, plusieurs options sont possibles : adhérer à l’association, s’impliquer physiquement en participant aux travaux de culture, apporter ses déchets végétaux et organiques, du matériel ou des finances. «Dans quelques mois, on fera appel à un modèle coopératif. Mais, pour l’heure, il faut cultiver, produire des légumes bio et mettre en place des ateliers», indique Frédéric Fauvet. Le soir même de la réunion publique était lancée une plate-forme de crowfunding pour pouvoir rénover la serre mise à disposition. Et parce que tout se partage, la réunion publique s’est achevée par le verre de l’amitié et quelques plats. C’est ainsi que commence toute vraie histoire.

En savoir plus sur www.ile-aux-fruits.fr

Ils ont dit

Pierre Menu, responsable agriculture biologique à la Chambre d’agriculture de la Somme
«A priori, l’idée est bonne. Sur la permaculture, il y a tout un débat qui existe sur son efficacité. Je pense qu’il y a des choses à prendre dans ce système, mais je demande à voir. Sur le plan agronomique, il y a des idées à trouver pour les maraîchers. Ce qui m’interpelle le plus est le volet social du projet. C’est une idée qui fait son chemin, aujourd’hui, dans les villes, et qui s’exprime sous différentes formes.»

Laurent Cottard, directeur de CerFrance Somme
«Je crois à la combinaison de toutes les modèles. Certes, l’ambition de ce projet est forte. Je suis venu par curiosité et pour comprendre le modèle défendu et les motivations. Après, c’est dans la durée que se mesurera l’impact de ce projet, et du producteur au consommateur. Leur atout, dans tous les cas, ce sont les hortillonnages.»

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