MSA : les délégués et futurs délégués mobilisés pour la survie du régime
La MSA de Picardie s'apprête à mobiliser ses délégués et futurs délégués pour obtenir la plus forte participation aux élections qui auront lieu en janvier 2020.
Dans l'assemblée des élus territoriaux de la MSA du secteur Haute-Somme, certains étaient d'humeur badine quand d'autres étaient plus nostalgiques, lundi dernier, à Dompierre-Becquincourt. Il s'agissait en effet pour plusieurs d'entre eux de leur dernière rencontre avant les élections qui se tiendront en janvier 2020. Dans le département de la Somme, la Loi Notre de 2013 fait passer le nombre de cantons de 46 à 23. À la veille du renouvellement de ses élus, la MSA de Picardie ne comptera plus que 65 cantons dans lesquels seront élus 951 délégués, contre
1 500 jusqu'à présent. Un rapide calcul du responsable de la relation avec les élus de la MSA de Picardie, Patrick Jacob, montre que la diminution du nombre de délégués est de l'ordre de «40 %» et qu'elle touche principalement les territoires ruraux. Les départements de l'Oise comme de l'Aisne sont également impactés, avec un nombre de cantons passant respectivement de 41 à 21 et de 42 à 21. Pour autant, et bien qu'ils soient amenés à être moins nombreux dans leur prochain mandat, les délégués actuels de la MSA ou candidats sont depuis quelques jours en campagne. D'ici le 16 novembre, on devrait ainsi connaître l'intégralité des candidatures, dans les différents collèges. À partir du mois de janvier 2020 - le scrutin est ouvert du 20 au 31 janvier -, ce ne sont pas moins de 29 691 électeurs dans la Somme et 81 170 à l'échelle de la Picardie qui vont être amenés à élire leurs représentants.
Besoin d'une mobilisation forte
Pour ce nouveau scrutin, le premier objectif affiché par la caisse centrale de la MSA, au niveau national, est d'être en mesure de présenter 100 % de candidatures dans chaque canton. Dans la Somme, ce ne sont pas moins de 337 délégués qui sont amenés à être désignés. Dans chaque canton, le collège 1 devra ainsi compter quatre délégués et quatre suppléants. Trois délégués seront élus pour le collège 2, et deux délégués ainsi que deux délégués suppléants seront élus dans le collège 3. Le second objectif de la MSA est de mobiliser ses ressortissants, en fixant une augmentation du taux de participation de 10 %, tous collèges confondus, par rapport aux élections de 2015. En Picardie, le défi consiste à passer de 34,53 % à 44,53 % tandis qu'au niveau national, il sera d'atteindre au moins 41 %.
Pour Jean-Louis Dutote, président du comité départemental de la Somme de la MSA de Picardie, «la participation doit être la plus importante possible si nous voulons voir notre régime perdurer dans le paysage agricole. Nous savons que nous serons particulièrement observés». «Tous les jours ne sont pas faciles pour nos assurés, mais la sauvegarde de notre régime de protection sociale passe par une mobilisation forte et la sensibilisation de nos ressortissants», a-t-il défendu.
La MSA favorable à un alignement «progressif» des cotisations retraite
Si la Mutualité sociale agricole (MSA) «partage les objectifs généraux» de la future réforme des retraites, elle compte «rester vigilante» et faire des propositions dans les discussions qui doivent être conduites par Jean-Paul Delevoye, le haut commissaire aux retraites, a indiqué Pascal Cormery, le président de la caisse centrale de la MSA, le 7 octobre. Parmi les points que l'organisme voudrait voir évoquer, «une mise en oeuvre progressive de l'alignement des cotisations» pour les exploitants agricoles. En effet, le rapport «pour un système universel de retraites» dévoilé par Jean-Paul Delevoye en juillet dernier, et censé servir de fil rouge pour la future réforme, prévoit une convergence des barèmes des cotisations retraites vers un taux unifié à 28,12 % avec, cependant, des aménagements pour les revenus des indépendants. Ce taux «représentera un effort très important» pour les exploitants agricoles, estime la MSA. Leur taux de cotisation se situe aujourd'hui à 17,11 % en retraite de base auquel s'ajoutent 4 % de retraite complémentaire, soit 21 %. D'où une demande de mise en oeuvre progressive, même si «la profession accepte, dans son ensemble, de payer plus de cotisations retraites», a estimé Pascal Cormery.
Alors que le rapport Delevoye prévoit également la mise en place d'une retraite minimum à 85 % du Smic à compter de 2025, la MSA estime par ailleurs nécessaire «l'application d'une mesure transitoire» avant l'entrée en vigueur de la réforme, devant «la faiblesse» actuelle des retraites des exploitants agricoles. Enfin, l'organisme est favorable à ce que, dans le cadre de la future réforme, les statuts de conjoint collaborateur et de cotisant solidaire soient supprimés ou limités dans le temps. Du fait de la faiblesse ou de l'absence des droits à la retraite qu'ils ouvrent, la MSA juge ces derniers incompatibles avec le système à point que veut mettre en place la réforme, «où chaque heure travaillée compte pour la retraite».