Néonicotinoïdes : « La filière n’a pas suivi », estime Barbara Pompili
Si elle reconnaît une part de responsabilité personnelle dans l'échec de l'interdiction totale des néonicotinoïdes et l'absence de solutions alternatives, la ministre de la Transition écologique pointe également « l'inertie » gouvernementale, de la filière et de la recherche.
« Nous avons échoué collectivement », a résumé Barbara Pompili, interrogée par ses anciens collègues députés de la commission du développement durable le 15 septembre sur les dérogations accordées sur les néonicotinoïdes.
L’interdiction totale des néonicotinoïdes avait été prévue par la loi biodiversité de 2016, portée par Barbara Pompili elle-même sous le gouvernement Hollande, mais elle est restée incomplète dans son application pour 9% des usages avec la dérogation en cours d’examen au parlement pour les betteraves. Afin d’éviter les impasses constatées en betterave, « il fallait que la filière suive, mais elle n’a pas suivi. Elle a sa part de responsabilité, c’est très clair », a dénoncé la ministre. Autre motif de l’échec, selon la ministre, le manque d’action gouvernementale : « Il y a eu une inertie claire », juge Barbara Pompili.
Alors que les alternatives manquent pour les planteurs, Barbara Pompili considère également que « la recherche n’a pas été suffisamment drivée ». Reconnaissant sa « part de responsabilité », la ministre a souligné enfin que les députés de la commission du développement durable, dont elle était présidente à l’époque, n’ont pas exercé leur mission de contrôle suite au rapport parlementaires de juin 2018 sur l’application de la loi biodiversité.