Chasse
Nuisibles : une fédération obligée de battre le rappel
La fédération des chasseurs de l'Oise regrette le manque de participation de ses ressortissants à la consultation publique en cours portant sur un arrêté préfectoral autorisant la régulation du renard par les lieutenants de louveterie.
La fédération des chasseurs de l'Oise regrette le manque de participation de ses ressortissants à la consultation publique en cours portant sur un arrêté préfectoral autorisant la régulation du renard par les lieutenants de louveterie.
« Mais où sont les chasseurs ? », interroge ce lundi 16 août la Fédération des chasseurs de l’Oise (FDC 60) sur sa page Facebook. Une chose est sûre, et la période estivale y est sans doute pour quelque chose, les chasseurs de ce département ne sont pas devant leurs écrans. Ou alors estiment-ils que répondre à une consultation publique ne sert pas à grand-chose…
Alors que la consultation publique portant sur un projet d'arrêté encadrant la régulation du renard se poursuit – elle s’est ouverte le 2 août dernier et se poursuit jusqu’au 23 août -, la FDC 60 se désole d’une trop faible participation : « La Fédération des chasseurs de l'Oise a alerté, le 10 août, 14 832 chasseurs par mail sur une consultation publique de la préfecture de l’Oise au sujet d’un arrêté pour le tir du renard par les lieutenants de louveterie. On note à ce jour 9% de clics sur cet e-mailing, soit 1 000 personnes qui ont cliqué sur les liens… Ont-ils pour autant envoyé un mail pour avis favorable comme indiqué dans le mail ?... Nous allons espérer que oui ! », écrit l’organisation présidée par Guy Harlé d’Ophove.
Le projet d’arrêté prévoit que chaque lieutenant de louveterie du département de l’Oise – ils sont 15 – ait l’autorisation de tuer « par tir, piégeage ou déterrage » un maximum de 200 renards jusqu’au 31 mars 2022. Ils disposeraient alors pour cela de différents moyens de régulation : chasses, battues administratives, tirs individuels à l’affût de jour ou de nuit à l’aide d’une source lumineuse.
Bienveillance préfectorale, mais…
Si la note explicative du projet d’arrêté justifie cette mission particulière, il n’empêche que la loi impose l’organisation d’une consultation ouverte au public avant que la préfète de l’Oise n’appose sa signature au bas de l’arrêté en question. On peut ainsi y lire que « dans la mesure où la population de renards est importante sur le département, il convient de réguler cette espèce dans le cadre de la lutte sanitaire contre l'échinococcose alvéolaire (7% d’animaux porteurs selon une étude ELIZ sur l’Oise), la leptospirose et la gale. Par ailleurs les récentes études menées sur le département de l’Oise mettant en œuvre un suivi télémétrique sur des faisans et des perdrix grises, imputent 70% des mortalités par prédation au renard. Par ailleurs, le renard reste un important prédateur dans les poulaillers ainsi que sur une grande partie du petit gibier (lièvres, lapins, faisans, perdrix, canards colverts et le gibier d’eau). Suite à ce constat, il est nécessaire d’opérer une régulation de l’espèce vulpine ».
Pour la préfecture de l’Oise, le rôle de la régulation est clairement mis en avant, dans l’intérêt des chasseurs, mais pas seulement : « Les précédentes régulations ont permis le retour du petit gibier dans de nombreux territoires au sein du département de l’Oise, notamment le faisan commun, la perdrix grise et le lièvre. L’équilibre entre les espèces est une nécessité. Les lieutenants de louveterie sont assignés dans un rôle de régulation des espèces sauvages afin de maintenir dans nos forêts, nos plaines, nos zones humides, une vie animale compatible avec l'agriculture, la sylviculture, l'élevage et les activités humaines en général », précise une note de présentation du projet d’arrêté préfectoral datée du 2 août dernier.
Le statut d’ESOD en question
La Fédération des chasseurs de l’Oise constate d’ores et déjà pour sa part une « mobilisation des anti-chasse forte et puissante », à laquelle elle tente de répondre : « Si les chasseurs ne tentent pas, à minima, de les contrecarrer, nos futurs combats seront vite perdus », souligne la FDC 60. Pour autant, insiste-t-elle, « il n’est pas trop tard pour agir ». Et d’appeler les chasseurs du département à répondre à la consultation publique en faisant part d’un avis favorable argumenté.
« Dans certains départements voisins, le renard a été déclassé », assène en dernier lieu la fédération des chasseurs isariens, citant l’exemple des départements voisins de l’Essonne, du Val d’Oise et des Yvelines - le renard n’y est plus n’est plus classé « espèce susceptible d’occasionner des dégâts (ESOD) », ou encore les départements de la Somme et de Seine-Maritime où les sont les arrêtés de tirs de nuit ont été annulés.