Opération séduction réussie pour les prés-salés
La fête de l’agneau organisée à Saint-Valéry-sur-Somme le 14 septembre a été l’occasion de mettre en avant la seule appellation d’origine contrôlée (AOP) du département.
Là où certains seraient tentés de n’y voir qu’une opération de communication, la fête de l’agneau organisée par l’association de défense de l’AOP des prés-salés de la baie de Somme est en réalité bien plus par l’esprit de communion qu’elle offre entre ces professionnels de l’élevage et le grand public. Crée il y a trois ans, cette fête a rassemblé le 14 septembre dernier plusieurs milliers de participants venus accompagner environ huit cents animaux depuis le pont du canal de Saint-Valery-sur-Somme, jusqu’à l’estran marin. Une fois la transhumance effectuée, les animaux devront séjourner dans les prairies maritimes pendant une durée d’au moins soixante-quinze jours. À l’heure du déjeuner, ce sont ensuite quelque cinq cents repas qui ont été servis par les éleveurs et leurs partenaires. Pour le président de l’association des éleveurs, Roland Moitrel, «il s’agit d’un rendez-vous important pour la promotion de notre production. Nous profitons de la fin des vacances pour la faire connaître auprès des touristes, mais aussi des consommateurs de la région».
Une valorisation supérieure
L’association de défense de l’AOP des prés-salés de la baie de Somme compte actuellement dix éleveurs pour une production annuelle d’environ 2 200 agneaux agréés suivant le cahier des charges du signe officiel de qualité et d’origine. «La sélection est stricte, rapporte Roland Moitrel. Tous les agneaux que nous élevons n’entrent pas dans la démarche, soit parce qu’ils sont trop âgés, trop gras, ou parce que la couleur de viande ne correspond pas.» Pour porter la marque de l’AOP des prés-salés de la Baie de Somme, les animaux doivent aussi être abattus à l’abattoir de Fruges (62), seul outil d’abattage agréé dans le périmètre géographique défini par le cahier des charges de l’AOP.
Au delà des contraintes, bénéficier d’une AOP présente plusieurs avantages : «Cela nous apporte une reconnaissance et permet une valorisation supérieure de 30 à 40 % par rapport aux animaux sans signe de qualité», explique le président de l’association d’éleveurs.
Un marché étendu
L’agneau des prés-salés est principalement commercialisé chez des artisans-bouchers et des restaurateurs, de manière assumée, de juin à janvier : «C’est un circuit de commercialisation que nous privilégions, même si nous n’excluons pas de vendre auprès de quelques grandes surfaces.» L’arrivée dans l’association d’un nouvel éleveurs «à partir du début d’année prochaine» devrait apporter des volumes supplémentaires, et ainsi répondre à une demande croissante : «Nous recevons régulièrement des demandes pour vendre nos animaux sur la métropole lilloise. On est donc en train de regarder comment nous pourrions nous organiser», explique Roland Moitrel. Du littoral des Hauts-de-France où la démarche est née en 2007, l’agneau AOP des prés-salés de la Baie de Somme gagne progressivement du terrain.