Opération stickage dans les grandes surfaces
Dans le cadre de sa stratégie syndicale d’automne «N’importons pas l’alimentation que nous ne voulons pas» visant à défendre les denrées agricoles, l’assiette du consommateur et l’alimentation des français, les agricultrices de la FDSEA de la somme étaient mobilisées, vendredi dernier, pour une opération étiquetage.
L’opération barrage-filtrant du 8 octobre dernier, menée par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs de la Somme n’était qu’un premier avertissement. «Il y a un agribashing permanent envers notre métier que ce soit contre nos pratiques culturales, nos élevages, l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, etc. On nous demande de toujours faire mieux mais, en parallèle, on va importer des produits qui n’ont pas les même modes de productions, pas les mêmes réglementations et par conséquent pas les mêmes coûts de production que nous», explique Marie-Françoise Lepers, secrétaire générale de la FDSEA de la Somme.
Conduites par Isabelle Brunet, présidente de la commission des agricultrices de la Somme, les agricultrices étaient mobilisées, vendredi 18 octobre pour une opération étiquetage. Objectifs :
alerter les consommateurs sur leur alimentation, les sensibiliser sur l’origine des produits et sticker dans les rayons à l’aide d’étiquettes les produits du quotidien dont l’étiquetage est précis ou imprécis. Munies de leurs étiquettes vertes, «Je sais d’où ça vient» et rouge, «Je ne sais pas d’où ça vient», les agricultrices, ont sillonné et inspecté les produits des rayons des supermarchés d’Hyper U et d’Intermarché de Abbeville.
Des règles pas toujours respectées
Premier arrêt, au rayon produits laitiers, avec en tête la règle suivante : depuis le 1er janvier 2017, l’expérimentation sur l’origine oblige l’étiquetage de l’origine du lait de vache, chèvre et de brebis dans les yaourts, la crème, le beurre, les fromages et la poudre de lait. Premier constat, «d’une manière générale la réglementation est appliquée, cependant, quelques produits dérogent à cette règle», remarque Isabelle Brunet. Exemple au rayon fromages : quelle est l’origine du lait dans le coulommier au lait pasteurisé issu de l’agriculture biologique de la marque Pâturages ?
Et celle dans le fromage à effiloché, Ficello ? Ou encore pour le fromage râpé de la marque Bridelight ? «On ne sait pas», constate Sylvie Dailly, agricultrice à Machiel. Ce sera donc une étiquette rouge, pour ces produits.
Même règle et même constat pour les viandes des espèces bovine, porcine, ovine, caprine et de volaille utilisées dans les denrées alimentaires transformées : «où retrouvons-nous l’origine du jambon fumé dans les croques monsieur, Tendre Croc’ de chez Herta ? Et l’origine du poulet rôti acheté à Intermarché ?», interroge Marie-Françoise Lepers. En parallèle, certains packaging sont trompeurs pour Isabelle Brunet. «Prenons l’exemple des minis saucissons de la marque Henry Raffin. Un drapeau français est présent en dessous de la marque du produit, sur l’emballage, mais pour autant, lorsque l’on regarde la liste des ingrédients le porc est d’origine européenne», explique la présidente de la commission des agricultrices.
Au-delà de l’étiquetage
Les rayons viande sont, quant à eux, plutôt bons élèves en matière d’étiquetage dans les deux supermarchés visités : l’origine de la viande était à chaque fois indiquée et clairement identifiable. Un comble, tout de même, avec les souris d’agneau à rôtir de chez Intermarché, dont les animaux ont été abattus en Nouvelle-Zélande alors qu’une étiquette indique une origine française.
«Globalement la réglementation en vigueur est assez bien respectée. Néanmoins, certains produits ne respectent toujours pas la réglementation, explique Isabelle Brunet avant d’ajouter que tous les produits non-conformes relevés ce jour, seront signalés à la Direccte mais aussi remis à la Préfète lors d’une prochaine rencontre».