Ouverture de la Chine aux exportations de viande : l’UE en ordre dispersé
En termes d’export de viande, tous les pays de l’UE ne sont pas logés à la même enseigne.
La visite du premier ministre français Edouard Philippe le 25 juin en Chine a coïncidé, comme attendu, avec la signature d’un protocole sanitaire d’exportation vers ce pays pour la viande bovine française, après dix-sept années d’embargo. Deux jours après, Londres a annoncé la levée par Pékin de l’interdiction d’importation du bœuf britannique qui était en vigueur depuis la crise de la vache folle il y a plus de vingt ans. La décision de la Chine fait suite notamment à une visite dans le pays de la première ministre Theresa May en début d’année.
L’accord entre Paris et Pékin concerne les «viandes de bovins de moins de trente mois, sans os, congelées ou réfrigérées, entières ou hachées» ainsi que le gras de découpe, selon le ministère français de l’agriculture. Les abats et autres co-produits de découpes ne sont donc pas encore ré-autorisés.
Les autorités chinoises, qui ont inspecté les candidats français à l’export - sept abattoirs, deux ateliers de découpe externes et deux entrepôts -, ont communiqué leur rapport à Paris. Les prochaines étapes sont la mise en place, si nécessaire, d’actions correctives par les établissements inspectés puis la publication de la liste des exportateurs agréés par Pékin.
Les premières expéditions devraient avoir lieu en septembre, estime l’interprofession française du secteur (Interbev).
Corée du Sud, Taïwan et autres en attente
Le marché chinois s’est déjà ouvert au bœuf irlandais, ce qui devrait être le cas «dans un proche avenir» pour la viande bovine française, néerlandaise et allemande, avait estimé en mai le commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan, en déplacement en Chine.
Les procédures pour l’accès des exportations de l’UE dans ce secteur au marché de la Corée du Sud progressent dans le cas des Pays-Bas et du Danemark, l’Irlande et la Suède devant suivre. Taïwan doit ouvrir le sien plus tard cette année pour les Pays-Bas et la Suède, avant l’Italie, la France et le Danemark.
Le Japon s’est ouvert au bœuf frais et congelé autrichien et suédois ainsi qu’aux produits à base de viande italiens, cinq autres Etats membres étant en attente.
Par ailleurs, la Belgique, le Danemark, la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne sont déjà éligibles pour exporter au Mexique, des demandes néerlandaise et irlandaise d’accès à ce pays étant en bonne voie.
Enfin, selon les services de la Commission européenne, des progrès significatifs ont été enregistrés avec l’Arabie saoudite.