Ovins : les brebis pâturent les blés
Benoît Rigolle, éleveur laitier à Hallencourt, accueillait la quinzième Hivernale organisée par ACE sur le thème de la protéine en élevage. Voici les choix qui l’ont amené à une alimentation à base de maïs, de méteil, de luzerne et de pâturage.
Au lycée agricole du Chesnoy à Montargis (45), les brebis de race Ile de France ont pâturé une parcelle expérimentale de blé dans l’objectif de la faire taller. La technique peut paraître surprenante, mais l’objectif est de définir les conséquences de cette pratique à la fois sur les blés et sur les animaux. Pour la céréale, une bande témoin de la parcelle n’a pas été pâturée afin de comparer le développement de la plante et les rendements. Des mesures de bien-être animal sont réalisées sur les brebis afin de vérifier que ce mode d’alimentation n’entraîne pas de problème de santé, de type boiterie par exemple.
Pâturer pour faire taller
Cet essai est réalisé dans le cadre d’une étude conduite par le Centre Inter régional d’Information et de recherche en production ovine (Ciirpo) et pilotée par la Chambre d’agriculture de la Dordogne. Manon Colomb, directrice de l’exploitation du Chesnoy explique que «si le rendement du blé n’est pas diminué, cette ressource alimentaire serait particulièrement intéressante pour les brebis. Le pâturage des céréales permettrait d’alléger la charge alimentaire du troupeau». A l’échelle du territoire, l’enjeu est de taille. La région Centre-Val de Loire est la première région céréalière de France et d’Europe. Si cette pratique se révèle être «gagnant/gagnant» pour les céréaliers et les éleveurs ovins, on va peut-être revoir les brebis pâturer dans la plaine !