Passage en bio : Grégory Pagie témoigne
Trente personnes ont participé au premier café de la bio,
au Quesnoy (59), le 6 avril.
Témoignage de Grégory Pagie, polyculteur-éleveur au Quesnoy (59) : ferme laitière de 100 ha et 100 vaches laitières (production 600 000 l), en conversion depuis début 2017.
Pourquoi avoir choisi de passer en agriculture biologique ?
Tout d’abord, nous avions un système avec une forte part d’herbe. Mon frère et moi recherchions à bien valoriser notre produit, tout en ayant une meilleure visibilité sur le long terme. La crise laitière nous a plutôt confortés dans ce choix. C’est principalement lors d’échanges avec des producteurs en bio, lors de visites d’exploitations que nous nous sommes dit que nous n’étions vraiment pas loin du bio !
Combien de temps a duré votre réflexion ?
Ça a été assez rapide. Après de nombreux échanges, nous avons décidé de contacter B. Follet, conseiller en élevage biologique de Bio en Hauts-de-France afin qu’il nous guide et réalise une étude de faisabilité. Lors de cette étude, basée sur des chiffres plutôt pessimistes, on s’est rendu compte qu’économiquement et techniquement c’était plus que viable. Après les premiers questionnements, début 2016, nous avons engagé la conversion en janvier 2017.
Comment se déroule la conversion ?
La première année s’est bien passée grâce à notre trésorerie d’avance (arrêt de l’atelier taurillons, aides à la conversion, réduction des charges…) et aux prairies temporaires, implantées avant conversion. De plus, le binage du maïs s’est bien passé, ce qui nous a motivés à continuer cette culture.
La deuxième année est plus difficile en trésorerie, la transition est plus contraignante, mais elle ne dure que six mois. Nous avons hâte d’être en septembre pour vendre notre lait en bio.
Lors de notre mise en route, nous avons participé à des démonstrations de binage de maïs, mais aussi à des formations organisées par la chambre d’agriculture et Bio en Hauts-de-France. On a encore beaucoup à apprendre ! Par exemple, la formation sur le pâturage m’a permis de mieux l’intensifier (pâturage au fil), d’être plus productif, mais aussi de passer moins de temps sur le tracteur chaque jour.
Quels sont les conseils que vous pourriez donner aux agriculteurs qui s’interrogent ?
Se rapprocher des organismes, aller voir les agriculteurs, les systèmes qui sont en bio afin de se rendre compte de ce qui est faisable. Au début de nos réflexions, nous ne pensions pas du tout pouvoir passer en bio, comme quoi… Mais avant tout, il faut avoir l’envie !