Aller au contenu principal

Pêche maritime : l’épineux sujet du parc éolien de Dieppe-Le Tréport

Les éoliennes offshores feront-elles bientôt surface au large de Dieppe-Le Tréport ? Le projet de parc de 62 éoliennes, piloté par le groupe Engie, est le sujet sensible pour les pêcheurs, qui vivent un véritable feuilleton à rebondissements.

Un projet de parc éolien offshore de ce genre se précise de plus en plus, au large de Dieppe-Le Tréport.
Un projet de parc éolien offshore de ce genre se précise de plus en plus, au large de Dieppe-Le Tréport.
© D. R.



Voilà cinq ans que l’idée de voir pousser des éoliennes au large de la côte picarde fait trembler les associations de défense de l’environnement et les pêcheurs locaux. Depuis juin 2014 exactement, date à laquelle la société Éoliennes en mer Dieppe-Le Tréport (EMDT) a remporté l’appel d’offres lancé par l’Etat pour le développement d’un parc éolien en mer, au large de Dieppe et du Tréport.
Le 20 octobre 2017, le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale s’était prononcé contre le projet. Mais mardi 20 janvier, l’Agence française de la biodiversité a rendu un avis favorable pour le projet. Cette décision provoquait la démission du président du Conseil de gestion du parc marin des estuaires picards, Dominique Godefroy, qui a accueilli l’avis favorable comme un «désaveu».
A cette date, il ne manquait plus qu’une enquête publique, qui a été ouverte du 16 octobre au 29 novembre 2018, pour une mise en service prévue en 2021. En janvier 2018, le ministre de la Transition écologique avait mené une série d’entretiens avec des élus normands, picards et les représentants des comités régionaux des pêches. Mais un amendement déposé par le gouvernement en janvier, dans le cadre de l’examen du projet de loi pour un Etat au service d’une société de confiance, changeait la donne. Celui-ci visait à permettre la renégociation à la baisse des tarifs de rachat de l’électricité éolienne retenus dans les appels d’offres sur la construction de parcs éoliens en mer, dont celui au large des côtes picarde et normande.
Le texte de l’amendement stipule notamment que «si la renégociation des contrats n’était pas possible, une des options pourrait être de mettre fin à ces projets et de relancer une nouvelle procédure dans les meilleurs délais afin de pleinement profiter des améliorations technologiques». Mauvaise nouvelle pour le Syndicat des énergies renouvelables, qui regroupe les industriels du secteur, qui ne souhaitait pas une renégociation rétroactive du tarif, très attractif au moment de l’appel d’offres. «Trop élevé au regard des prix actuels de l’éolien en mer», justifie le gouvernement.
Mais la société Eoliennes en mer Dieppe-Le Tréport a finalement présenté une «offre améliorée». Et celle-ci a été acceptée le 15 novembre 2018, par le ministre Transition écologique et solidaire. Avec cette négociation, l’Etat a annoncé économiser 15 milliards d’euros, pour les six projets éoliens en mer actuellement en cours, dont celui de Dieppe-Le Tréport.
Dans la foulée, le président Macron avait confirmé, en juin, que les six projets se feront bien, alors même qu’un débat à l’Assemblée nationale sur le même sujet n’avait pas encore eu lieu, et que l’enquête publique sur celui de Dieppe-Le Tréport n’avait pas commencé.

«secrets protégés par la loi»
Ce dernier rebondissement ne manquera pas d’alimenter, chez les opposants, le sentiment que les jeux sont faits. Comme l’écrit le Journal officiel, les textes intégraux des décisions sont seulement consultables dans les locaux de la direction générale de l’énergie et du climat, à La Défense, à l’exception des «secrets protégés par la loi», à savoir, entre autres, le véritable tarif d’achat de l’électricité du parc éolien de Dieppe-Le Tréport.
Le rapport de la commission d’enquête publique est attendu en janvier 2019. Affaire à suivre…




Le projet, en bref


Le parc éolien sera situé à 17 km de Dieppe et 15,5 km du Tréport, sur une profondeur de fond marin variant de - 6 mètres à - 25 mètres. Les 62 éoliennes fabriquées par Siemens Gamesa Renewable Energy, d’une puissance unitaire de 8 MW, seraient implantées dans une surface de 110 km². Avec une puissance totale de 496 MW, le parc devrait produire en moyenne 2 000 GWh par an, ce qui représente la consommation électrique annuelle d’environ 850 000 personnes, soit environ les deux tiers de la population de Seine-Maritime, est-il expliqué sur dieppe-le-treport.eoliennes-mer.fr. Coût total : 2 milliards d’euros d’investissement.
En ce qui concerne la pêche, EMDT «a fait des propositions techniques en fonction des besoins et demandes des pêcheurs professionnels : elles ont, par exemple, porté sur une nouvelle disposition des câbles et des éoliennes au sein du parc, élaborée afin de rendre ce dernier encore plus compatible avec le maintien des activités de pêche professionnelle».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Johan Boudinel, un samarien champion du monde de boucherie

Johan Boudinel, artisan-boucher d’Arrest, fait partie de l’équipe de France de boucherie qui a décroché le titre de championne…

La préparation du sol représente une étape essentielle de la conduite de la culture.
Pourquoi il ne faut pas être trop pressé pour semer le lin

Arvalis recommande d’attendre des conditions sèches et réchauffées pour favoriser une levée homogène et limiter le risque d’…

lin France 5
"Le lin, ce trésor français" sur France 5 ce soir

La chaîne France 5 diffuse ce mardi 1er avril en soirée (21h05) un documentaire consacré à la culture et à la valorisation du…

Les yaourts du T’chiot Berton dégustés à pleines cuillerées

À Bougainville, Gwendoline Guillerm et Jérémy Le Bot ont développé une toute récente activité de transformation à la ferme,…

Après une visite d’entreprise à Bernaville, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas s’est rendue dans la matinée du 14 avril chez Antoine et Ingrid Septier,  agriculteurs à Maizicourt, où les sujets abordés ont été nombreux.
Allô Paris, les agriculteurs de la Somme ont des demandes à faire remonter

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas est venue écouter les attentes de la profession agricole de la Somme, vendredi…

Cette année, le vent de Nord-Est permet un séchage fort mais principalement  en surface.
Les bonnes pratiques d’implantation selon Arvalis

Alors que les plantations de pommes de terre ont démarré depuis quelques semaines, Arvalis Hauts-de-France fait un tour d’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde