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Pèlerinage à Sainte-Anne d’Auray

Le 11 octobre, journée nationale pour les familles des suicidés en agriculture.

© AAP

Ils étaient environ 2 000 à se retrouver à Sainte-Anne d’Auray, haut lieu de pèlerinage dans le Morbihan, ce 11 octobre, venus de Bretagne, des régions limitrophes, mais aussi de toute la France, et même de la Somme, comme c’était le cas de Thierry François, agriculteur à Soyécourt. L’initiative de cette journée revient à Jacques Offredo, maraîcher breton, qui a vu disparaître autour de lui une dizaine d’agriculteurs en moins d’un an.
Selon lui, il fallait leur rendre hommage, ainsi qu’à leur famille. Son organisation a été soutenue par l’association nationale Journées paysannes, présidée par Emmanuelle François, épouse de Thierry. «Un tel projet était en germe dans notre association en raison des situations de détresse rencontrées par notre vice-président, Jean-Yves Talhouarn, conseiller technique auprès des éleveurs bretons», précise-t-elle.
Thierry François explique sa présence par sa sensibilité profonde au devenir des âmes. Un aspect qu’il considère ne pas être assez souligné lors de la célébration des obsèques religieuses. La messe à la basilique, dont le parvis était jalonné de 600 croix blanches pour figurer les 600 vies d’agriculteurs, qui se sont arrêtées dans l’année, brutalement, par désespoir. Thierry François a été conforté dans ses convictions par les propos de Mgr Centène, évêque de Vannes, au cours de l’homélie de la messe d’ouverture de cette journée de pèlerinage qu’il présidait. «Si un suicide, et toute mort quelle qu’en soit la cause, est toujours un drame parce qu’avec elle c’est un univers qui disparaît, le suicide d’un paysan revêt un caractère particulier parce qu’il touche à une lourde symbolique. Celui qui a la charge de la vie des plantes et des bêtes, celui qui, par vocation, contribue à la vie de ses frères en humanité en leur fournissant la nourriture nécessaire au maintien et à la croissance de la vie, celui-là, en est venu à détester sa propre vie jusqu’à décider d’y mettre lui-même un terme en se donnant la mort. Nous sentons bien qu’il y a là une dimension contre-nature qui vient ajouter encore à notre désarroi : celui-là même à qui Dieu a confié la charge de la création, fait œuvre de destruction sur lui-même.». Et de poursuivre avec une dimension plus spirituelle au lien entre le paysan et la terre : «Si le paysan est plus vulnérable que les autres aux aléas parfois mortifères de la vie économique de nos sociétés, c’est parce que le lien qui l’unit à son outil de production : la terre, est un lien sacré… Parce que le lien qui unit le paysan à sa terre est un lien sacré, parce qu’il nous dit quelque chose de la noblesse de l’homme, le paysan veut vivre de son travail. C’est l’honneur de l’homme de vivre de son travail et pas de subventions, de primes et de délais de paiements qui lui font perdre sa fierté.»
Pour conclure, Mgr Centène a rappelé ce qu’il estime comme essentiel pour redonner du sens et de la reconnaissance à la mission des agriculteurs : «Il faut redécouvrir la beauté de la création et la bonté du créateur comme le pape nous y invite dans son encyclique «Laudato si»... Comme il nous faut redécouvrir la solidarité face à l’individualisme, la dimension spirituelle, la prière et le retour aux sacrements face au matérialisme, le sens face à l’action aveugle.» Des propos qui rejoignent le cœur des préoccupations de l’association Journées paysannes, et qui feront probablement l’objet de réflexion et de propositions dans un avenir proche.

Sainte-Anne d'Auray est le premier lieu de pèlerinage breton, où sainte Anne, la grand-mère de Jésus, apparut à un laboureur, Yvon Nicolazic, et lui dit en breton : «Me zo Anna mamm Mari». «Je suis la mère de Marie". C’était le 25 juillet 1624, veille de la fête de sainte Anne. Le 7 mars suivant, suite à l’appel de sainte Anne, Yvon Nicolazic découvre dans son champ du Bocenno une statue de sainte Anne venant d’une vieille chapelle tombée en ruines. C’était le signe authentifiant la vérité des apparitions. Dès le lendemain, les pèlerins sont venus en foule dans ce lieu appelé à l’époque «Keranna», c'est-à-dire, le village d’Anne, preuve que sainte Anne était honorée en ce lieu avant les apparitions comme l’indiquent les pierres de l’ancienne chapelle au milieu desquelles fut découverte la statue. Parmi les millions de pèlerins qui se sont rendus sur ce lieu, le plus célèbre est le Bienheureux Jean-Paul II, pèlerin de Sainte-Anne d’Auray le 20 septembre 1996. Sainte-Anne d’Auray est un lieu de rassemblement, de ressourcement, d’espérance, de réconfort.

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