PJL Egalim: «trop tôt pour dresser un bilan définitif» pour les syndicats
«Il est encore un peu tôt pour dresser le bilan définitif d'une loi qui va connaître dans les jours qui viennent une nouvelle lecture au Sénat, et dont plusieurs ordonnances sont encore à dévoiler, particulièrement celle qui concernera les prix abusivement bas», commentent la FNSEA et les JA dans un communiqué commun le 17 septembre, après la fin de la seconde lecture à l'Assemblée nationale du projet de loi Agriculture et Alimentation le 14 septembre. En tous les cas, les deux syndicats craignent que «les propos répétés du Président de la République» sur la fin de «la spirale des prix toujours moins-disants» ne soient «finalement qu'une incantation». La FNSEA et les JA sont en particulier déçus sur le dossier des indicateurs de coûts de production: «L'obligation maintenant affichée pour les interprofessions de produire ces indicateurs n'est malheureusement qu'un leurre dans la mesure où rien n'est prévu si cette obligation n'est pas satisfaite.» Pour les syndicats, «en envoyant aux acteurs économiques des injonctions à faire, l'Etat leur renvoie la responsabilité et refuse d'assumer son rôle de régulateur».
Les syndicats minoritaires restent sur leur faim
À la suite de la nouvelle lecture du projet de loi Agriculture et Alimentation, Bernard Lannes, président de la Coordination rurale, dénonce, dans un communiqué de presse du 17 septembre, « une loi qui n’aura pas plus d’effet sur le revenu des agriculteurs que la charte signée l’an dernier. » Le syndicat demande la mise en place d’un prix plancher et regrette que le projet de loi ne présente aucune avancée quant aux méthodes de détermination du prix basée sur le coût de production. Pour la CR, « il est impossible d’assurer la rentabilité suffisante de ce métier si le coût de production ne représente pas au minimum le prix plancher en deçà duquel l’acheteur ne peut descendre ». De son côté, la Confédération paysanne regrette, dans un communiqué, de devoir «faire avec une loi sans goût ni saveur qui ne pose pas les bases d’un revenu paysan». Pour la Conf', ce texte manifeste un «désengagement de l’État (...) dramatique». Le syndicat estime que «la responsabilisation attendue des différents acteurs est un mirage auquel nous ne croyons plus tant la discussion interprofessionnelle est tronquée par le déséquilibre des forces en présence». La Conf' constate par ailleurs que «chaque acteur économique commence déjà à mettre sur pied sa propre segmentation en oubliant bien vite le collectif interprofessionnel ».