Pommes de terre : fin de campagne tendue
Faute de disponibilités, les cours de la pomme de terre sont orientés
à la hausse.
Les effets de la forte baisse de production de pommes de terre de conservation, en France comme dans la plupart des grands pays producteurs européens, se font de plus en plus sentir au fur et à mesure que cette campagne avance. Les stocks sont exceptionnellement bas et l’offre se raréfiant, les cours augmentent aussi bien pour le marché du frais qu’à l’exportation et à la transformation. Dans ce dernier cas, il est probable que des usines devront ralentir leur activité, voire l’arrêter dès le mois de mai, faute de matière première. Et comme les cultures ont été perturbées par les conditions climatiques, les variétés hâtives attendues par l’industrie arriveront tardivement.
La tension des prix est donc logique et même si les industriels tentent de freiner la hausse, les cours de la bintje en vrac, pour l’industrie s’affichaient à 260 €/t (stade expédition) pour la semaine 16 contre 218 € pour la semaine 14 et 25 € il y a un an, les cours étant alors exceptionnellement bas.
Sur le marché du frais, la tension des cours est tout aussi perceptible et les tubercules destinés à l’exportation suivent la même tendance, au risque de rebuter les clients extérieurs.
Gros chiffre d’affaires à l’export
En février, les exportations de pommes de terre de conservation ont atteint 200 000 t, un rythme honorable après un début de campagne laborieux. Les achats britanniques ont été considérables cette campagne (193 000 t pour les sept premiers mois, contre une moyenne de l’ordre de 30 000 t les trois années précédentes), consécutivement à une récolte catastrophique outre-Manche. Ceci a permis pour la période d’août 2012 - début de campagne- à février 2013 de compenser la défection de nos clients traditionnels du Sud de l’UE, notamment la Grèce, rebutée par les prix élevés et dont les achats de pommes de terre françaises ont diminué de 20 à 35 %.
Si les volumes exportés, en sept mois de campagne, 971 000 t sont modestes, le bilan financier est excellent grâce aux prix élevés : 264,7 M€ soit 120 % de plus que pour la période correspondante de 2011-2012, et tout proche du record de 2010-2011, qui avait été réalisé avec des volumes beaucoup plus importants. Mais la Grande-Bretagne ne sera sans doute pas aussi présente l’an prochain et il faudra rééquilibrer les circuits traditionnels d’export.
Consommation satisfaisante
Selon le panel Cnipt, la consommation de pommes de terre par les ménages maintient une bonne orientation, ce que confirment les chiffres de la période du 6 août 2012 au 24 mars 2013, avec une progression de 1,4 %. La hausse des prix de détail s’est cependant fortement accélérée en mars, dans le sillage des cours en amont, atteignant + 58 % en variétés courantes et + 42 % en «chair ferme». Jusqu'où le consommateur suivra-t-il ?