Pommes de terre : récolte en baisse et prix en hausse
La production 2012 inférieure de 10% à la moyenne quinquennale.
La production française de pommes de terre de conservation est estimée par l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (Unpt), pour la campagne en cours, à 4,69 Mt soit une chute de 14,6 %, c'est-à-dire moins de 800 000 t par rapport à celle, certes abondante, de l’an dernier. Elle se retrouve aussi en baisse de quelque 10 % sur la dernière moyenne quinquennale. En outre, au mois de décembre 60 000 à 100 000 t restaient encore à récolter dans la frange maritime la plus septentrionale de l’hexagone et compte tenu de l’état des terrains détrempés, elles ne pourront sans doute pas être arrachées, aggravant encore le bilan négatif annoncé. Toutes les grandes régions de production sont concernées par cette baisse exceptionnelle de production (voir tableau ci-contre).
La France n’est pas seule à avoir souffert de cette dégradation brutale de la récolte, puisque pour les cinq grands pays producteurs du Nord-Ouest européen (Allemagne, Belgique, France, Grande-Bretagne et Pays-Bas) la baisse moyenne serait de l’ordre de 17 %, avec 22,3 Mt. Seule l’Allemagne réalise une récolte normale alors que celle de la Grande-Bretagne connaîtrait un véritable effondrement de 25 %, l’obligeant à recourir massivement à l’importation, notamment en provenance de France.
Extrême volatilité des prix
Cette diminution spectaculaire de la récolte européenne, modifie radicalement l’aspect du marché par rapport à 2011-2012. Alors que la pléthore avait entraîné un effondrement des cours on assiste cette année à un redressement qui a pu aller, pour certaines variétés, notamment celles destinées à l’industrie, jusqu’au décuplement des prix ! «Du jamais vu», estime Patrick Trillion, le président de l’Unpt, qui rappelle une récente étude réalisée par cette organisation professionnelle, selon laquelle une baisse de production de 1 % dans les cinq grands pays producteurs de l’UE, entraîne une hausse du prix moyen de 11,2 %. Cependant, dans le secteur de l’industrie, les effets des grands mouvements de prix, fréquents sur le marché de la pomme de terre, sont atténués par la forte part de contractualisation.