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Prairies permanentes : «négocier avec Bruxelles une solution viable»

Les couacs liés à la gestion de la Pac étaient au cœur des débats lors de la dernière session de l’année de la Chambre d’agriculture régionale des Hauts-de-France.

Le 18 novembre, la Chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France organisait sa dernière session de l’année, au pôle Légumes de Lorgies.
Le 18 novembre, la Chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France organisait sa dernière session de l’année, au pôle Légumes de Lorgies.
© AAP


La Chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France a organisé, le 18 novembre, une session décentralisée au pôle Légumes de Lorgies (62), la dernière de l’année. L’occasion pour son président, Christophe Buisset, de revenir sur les grands dossiers de «cette année 2016 qui a été marquée par les crises des productions animales et végétales. Les Etats généraux organisés par la Région ont permis de confirmer que les secteurs agricoles et agroalimentaires sont des opérateurs économiques à part entière. Fort de notre potentiel, nous devons être capables de voir loin, tout en imaginant des actions concrètes qui dynamisent à court terme nos filières régionales».
Ce dernier a ainsi réaffirmé la volonté de poursuivre les travaux engagés lors de ces deux journées autour de quatre grandes thématiques : la compétitivité, la qualité des productions, les débouchés et les circuits de commercialisation, ainsi que la formation, la recherche et l’innovation. «Il est indispensable de poursuivre la structuration de nos filières en région, observe-t-il. Nous devons également définir et affirmer notre modèle agricole régional qui n’est pas unique, mais ouvert, avec une véritable approche transversale entre chaque production et entre chaque mode de production.»
L’objectif étant de créer de la valeur ajoutée pour les agriculteurs, les filières et les territoires. D’où la nécessité de donner des perspectives. «Il est fortement probable que nos exploitations continueront à évoluer sur le plan technique et social», insiste Christophe Buisset qui rappelle que le monde agricole doit aussi s’inscrire dans la dynamique régionale de la «Rev3» (troisième révolution industrielle). «Les Hauts-de-France sont devenus un véritable laboratoire d’idées, af­firme-t-il. Nos Chambres d’agriculture doivent y prendre leur part et se positionner en mode projets.»

Pac 2015 et prairies permanentes
Par ailleurs, au cours de cette session, les élus de la Chambre régionale d’agriculture des Hauts-de-France ont adopté deux motions. La première porte sur la mise en œuvre de tous les moyens propres à régler et solder les dossiers Pac 2015 et 2016, et adresser aux agriculteurs leur lettre de fin d’enregistrement. L’autre motion a été votée sur proposition de la FRSEA Nord-Pas-de-Calais - Picardie, et concerne l’application du critère de verdissement relatif au maintien des prairies permanentes.
Ce point suscite de réelles interrogations. Les élus agricoles dénoncent notamment le manque de transparence de la méthodologie utilisée pour établir le taux de retournement régional (6,62 %, ndlr) «Comment arrive-t-on à ce ratio ? Et surtout, comment allons-nous expliquer aux agriculteurs qu’ils doivent resemer des pâtures, alors qu’ils n’ont plus d’animaux ?», s’interroge Jean-Luc Poulain.
«Il faut aussi prendre en compte la nouvelle destination des «surfaces visées», par exemple, les prélèvements pour l’habitat et l’artificialisation des terres, qui sont des éléments importants, surtout dans les Hauts-de-France, insiste Christophe Buisset. Sans oublier les orientations stratégiques des exploitants (évolution et/ou le regroupement des structures, en lien avec la triple performance), voire l’installation d’un JA, qui peuvent avoir entraîné un changement de destination des prairies avec une autorisation de retournement délivrée par l’administration.» Selon lui, ces surfaces n’ont pas lieu d’être pénalisables et imputables aux exploitants. Seuls doivent être sanctionnés ceux qui ont retour­né des prairies sans autorisation.
«Nous avons aussi été surpris par ces chiffres qui ont été établis sur la base d’une référence un peu an­cienne, reconnaît pour sa part François Bonnet, directeur de la Draaf Hauts-de-France. Une rencontre aves les collègues du ministère est prévue cette semaine pour analyser la situation dans le détail. Nous tiendrons compte des facteurs évoqués». Et d’ajouter : «Ce dossier concerne aussi les départements limitrophes de la région.»
Toujours est-il que les professionnels déplorent «l’absence de suivi annuel et d’information de l’évolution de ces taux de retournement de prairies permanentes depuis la mise en œuvre de cette réglementation, ce qui aurait permis soit d’alerter les régions concernées, soit de sensibiliser à la problématique pour éviter le dépassement du seuil des 5 %». Les élus de la Chambre d’agriculture régionale demande donc «le rejet pur et simple du dispositif de réimplantation de prairies permanentes, ainsi que la négociation avec Bruxelles d’une solution économiquement viable pour les agriculteurs des Hauts-de-France.»


L’aide de 1,2 million d’euros pour le déploiement de l’assurance récolte en région a été votée

Le président de la Commission agricole du Conseil régional des Hauts-de-France, Jean-Michel Serres, a fait le point sur les aides accordées par la Région en soutien à l’agriculture. Sur l’enveloppe régionale de 2 millions d’euros, votée le 28 janvier 2016 au titre de l’aide à restructuration des prêts, 1,7 million ont ainsi été utilisés en complément des mesures nationales. «Un premier comité d’engagement s’est tenu il y a deux semaines, indique Jean-Michel Serres. Un autre est prévu prochainement. J’invite donc les agriculteurs à se rapprocher de leurs structures pour en bénéficier.»

Suite aux derniers Etats généraux du végétal, la Région vient de voter cette semaine une aide d’un montant de 1,2 million d’euros pour accompagner le déploiement en région de l’assurance-récolte (un tiers de la somme, soit 400 000 €, est réservé aux jeunes agriculteurs). Les élus régionaux ont, par ailleurs, voté l’attribution au GIE d’une enveloppe complémentaire de 150 000 € pour la réalisation d’audits auprès des polyculteurs-éleveurs qui ont été fortement impactés par la mauvaise récolte 2016. A noter qu’une aide (dont le montant n’est pas encore chiffré) doit également être allouée afin d’accompagner les investissements de la filière semence régionale.

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