Prendre en compte la santé physique et mentale au travail
La santé au travail fait partie des axes abordés par le RMT Travail en élevage sur la période 2014-2019. Cinq grandes thématiques sur le sujet ont été recensées.
Bien que les risques portant atteinte à la santé physique et psychologique des éleveurs soient réels, sa préservation n’est pas toujours leur priorité. Le RMT (Réseau mixte technologique) Travail en élevage 2014-2019 s’est donc intéressé au sujet à travers cinq grands axes. «La première étude, menée par des étudiants d’AgroSup Dijon, s’est penchée sur la façon dont est abordée cette question dans le cadre de l’enseignement agricole. En effet, la formation initiale apparait comme une période privilégiée pour sensibiliser les futurs éleveurs aux risques professionnels», souligne Thierry Bellec, de la Chambre d’agriculture de Bretagne et co-animateur avec Gabrielle Sicard (InterAfocg), de l’axe santé du RMT. Il ressort de ce travail que la santé physique est plutôt bien abordée dans les référentiels de l’enseignement agricole. «La santé morale est, quant à elle, approchée par le biais d’initiatives pédagogiques novatrices variées, expliquées par l’enseignant à partir de sa propre expérience et de sa sensibilité personnelle. Ce sujet est moins souvent traité que la santé physique et de façon moins informelle car peu formalisé dans les référentiels. Les apprenants sont, dans la plupart des cas, réceptifs aux messages liés à la santé sous toutes ses formes, même si, pour certains la notion “d’invincibilité“ domine.»
Une autre étude, nommée Air Eleveur, a permis de caractériser la manière dont les travailleurs perçoivent les risques liés à leur métier, de faire le point sur leur exposition aux poussières et aux gaz et d’en cerner les impacts sur leur santé. «Ainsi, si la plupart des éleveurs identifient des risques professionnels, leur attitude varie fortement entre ceux qui en ont une réelle conscience et prennent des mesures pour s’en protéger et ceux qui les dénient. Les résultats du projet seront rassemblés dans un guide de sensibilisation et de prévention avant la fin de l’année», observe Thierry Bellec.
Dans une démarche de prévention des risques psycho-sociaux afin d’aider les exploitants à mieux faire le lien entre travail et santé, à développer leur activité en conjuguant santé et performances et à trouver de nouvelles manières de faire, le projet Esopt (et si on parlait travail) a été mis en place et se poursuit jusqu’en 2020.
«Des entretiens ont également été conduits auprès de spécialistes ou non de la santé afin de connaître leur perception sur la santé au travail des éleveurs. Cinq profils ont ainsi pu être mis en lumière. En menant des actions en lien avec la santé, les techniciens pourraient être des lanceurs d’alerte, ce sujet étant l’affaire de tous.»
Principale ressource de la performance
Le dernier axe abordé sur cette thématique a permis de faire le lien entre santé et entreprise. «Prendre en compte la santé dans le développement d’une activité de travail contribue à la pérennité de l’entreprise, à plus de fiabilité, à plus de qualité et ainsi à la production de la santé.»
Pour la troisième et dernière période 2020-2024 du RMT, quatre axes ont été retenus : les différentes formes d’organisation du travail, les relations sociales et sociétales, le travail en pratique, l’organisation collective du travail dans les territoires.
RMT travail en élevage
La question du travail en élevage est plus que jamais d’actualité. Or, c’est une thématique de recherche, développement, formation, qui reste encore trop souvent au second rang. Le contexte change, les métiers se transforment, tout comme les relations élevage et société. Le travail est un sujet multifacettes complexe à aborder.
Le RMT (réseau mixte technologique) Travail en élevage a ainsi pour objectif d’amplifier les synergies entre, filières, disciplines, territoires et de constituer un pôle d’expertises pour les professionnels de l’élevage et les pouvoirs publics. Il propose et coordonne des actions de conseil, de recherche, de formation et les met en perspective par des collaborations à l’international.
Il a été agréé par la DGER - ministère de l’Agriculture et de la Pêche, fin 2007. Il est piloté par l’Institut de l’élevage, l’Inra et les chambres d’agriculture et regroupe dix-neuf partenaires.