Prise direct’ a dix ans et s’étend
L’enseigne de distribution de produits fermiers du groupe Advitam compte un nouveau partenaire dans son capital (Agora) et continue d’augmenter son nombre de points de vente.
Depuis l’inauguration d’un «corner» dédié aux produits fermiers locaux dans le magasin Gamm Vert de Péronne (80), le concept de Prise direct’ a bien changé. D’abord, il ne faut plus l’appeler «Panier de mon terroir» comme à ses origines mais utiliser le nom «Prise direct’». Ensuite, le corner s’est agrandi pour se transformer en magasin à part entière. Le concept de points de vente de produits fermiers développé par le groupe Advitam (Unéal) a ainsi bien grandi depuis 2010. Il compte désormais 9 magasins et 13 corners au sein des magasins Gamm Vert. Son chiffre d’affaires s’élève à 20 millions d’euros et 100 emplois ont été créés. La différence avec d’autres enseignes similaires, hormis les points de vente indépendants créés par des groupes d’agriculteurs, «c’est que ces magasins appartiennent aux agriculteurs», explique-t-on chez Prise direct’.
Une idée née en 2009
L’idée de «Panier de mon terroir» puis de Prise direct’ est née «d’une discussion entre les représentants des Chambres d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais, de la Somme et la coopérative Unéal», se souvient Bertrand Hernu, agriculteur à Valhuon (62), président de la coopérative Unéal et du groupe Advitam. «À cette époque, nous nous sommes dits que nous pourrions connecter les agriculteurs adhérents à notre coopérative directement aux consommateurs de ce grand territoire des Hauts-de-France en nous appuyant sur notre réseau de distribution déjà existant.»
En 2010, un premier espace de vente de produits fermiers est créé dans le magasin Gamm Vert de Péronne. Cinq ans plus tard, on en compte 13. En 2016, un magasin à part entière est créé dans le centre-ville d’Arras (62), sous l’enseigne «Prise direct’» ; laquelle est amenée à remplacer le nom «Panier de mon terroir». La même année, Une prise de participation du groupe Advitam dans le capital de l’entreprise Charlet permet d’améliorer la logistique en s’appuyant sur l’expertise et le maillage territorial du distributeur de produits frais.
Les faits marquants de 2020 sont la prise de participation dans Prise direct’ de la coopérative Agora, «à hauteur de sa participation dans le capital de Vertdis, soit autour de 12%», explique Christophe Cannesson, administrateur d’Unéal et président d’Advitam Distribution. On notera aussi le développement d’un service «Click and collect» (vente en ligne). La mise en place d’un service de livraison à domicile, d’une carte de fidélité et une digitalisation de l’offre sont également à l’étude.
250 agriculteurs impliqués
Face à ceux qui estiment que Prise direct’ est source de concurrence, ses dirigeants rappellent qu’il s’agit d’une «autre voie» : «On ne s’oppose pas aux autres initiatives, assure Christophe Cannesson. Nous sommes complémentaires. Les consommateurs veulent de plus en plus acheter autrement. Pendant la crise de la Covid-19, nous avons vu la fréquentation de nos magasins augmenter, ainsi que le panier moyen.» Prise direct’ permet aujourd’hui à 250 agriculteurs adhérents de la coopérative Unéal de commercialiser une partie de leurs produits transformés directement auprès des consommateurs. Plus de 1 200 produits locaux sont référencés dans les rayons frais pour un panier moyen de 26,50 €. Chaque point de vente référence entre «15 et 20 producteurs». Leur profil ? «Il s’agit essentiellement d’adhérents qui ont déjà fait le choix d’aller vers le consommateur, détaille Jérémy Ghestem, responsable sourcing d’Unéal. Bien souvent, ils ont déjà une activité de vente directe sur leur exploitation. Mais nous avons aussi des agriculteurs qui cherchent à se diversifier.» Dans ce cas de figure, Prise direct’ apporte son expertise sur le marché et ses conseils. L’adhérent peut ensuite travailler directement avec un magasin - c’est notamment le cas pour les produits laitiers -, soit s’intégrer dans une filière.
Des ouvertures dans les prochains mois
À l’horizon 2023-2024, Prise Direct’ devrait compter une vingtaine de magasins. Pour Jérôme Cousineau, directeur retail d’Advitam Distribution, chaque projet d’implantation doit faire l’objet d’une réflexion approfondie : «Il faut à la fois un emplacement à fort potentiel et que nous ayons des agriculteurs adhérents à proximité pour l’approvisionner.» Peu importe ensuite que l’emplacement soit «en ville ou en zone rurale, pourvu que ce soit rentable», poursuit M. Cousineau. Enfin, rien n’empêche l’aménagement de «corners» dans des magasins Gamm Vert existants, à condition de quelques aménagements : «C’est quelque chose que l’on va retrouver plutôt en zone semi-rurale, dans des magasins assez grands pour l’accueillir et dans lesquels il faudra amener des installations pour le froid.» Deux ouvertures de magasins «en dur» sont d’ores et déjà prévues, en Nord-Pas-de-Calais : la première, fin décembre 2020, à La Madeleine (59), la seconde sur le littoral, à Cucq (62), mi-février 2021.