Producteurs pour Aviko, en toute simplicité
Entre l’industriel néerlandais Aviko et l’association
«Producteurs pour Aviko», «c’est le début d’une belle histoire», assure son président, Alain Dequeker.
lequel devrait peser 16,5 millions de tonnes à l’horizon 2025.
Après une première année d’existence, l’association «Producteurs pour Aviko» (PPA) affichait la semaine dernière un rapport d’activités déjà très chargé : discussions sur la politique d’approvisionnement en France d’Aviko en décembre 2016, point sur l’état des livraisons et discussions autour des livraisons 2017 en mai, réunion sur la livraison des plants en juin, échanges sur la qualité et les arrachages 2017 lors de «Potato Europe» en septembre, point sur la campagne et préparation de l’assemblée générale en octobre et, enfin, préparation de la campagne 2018 en novembre.
Etablir une relation de confiance
Présidée par Alain Dequeker, l’association «Producteurs pour Aviko» est actuellement animée par un conseil d’administration de sept membres, lequel peut en accueillir jusqu’à douze. Pourquoi sept ? «Parce que nous avons voulu démarrer avec un noyau solide, explique Alain Dequeker. Le nombre d’administrateurs va augmenter progressivement, en tenant compte des zones de production et de l’augmentation des tonnages. Tous les membres du conseil d’administration ont le même degré d’information et sont au contact de la même manière avec les responsables d’Aviko.»
Unique en France pour l’approvisionnement d’un industriel basé à l’étranger, le groupement des producteurs pour Aviko a son équivalent aux Pays-Bas, Aardappel Telers Commissie (ATC). ATC existe sous sa forme actuelle depuis 2006 et fédère environ 900 producteurs. Son président, Jan van Kempen, revient sur les missions de l’association : «Nous veillons à ce que les producteurs bénéficient bien d’un prix en lien avec le marché et nous servons de médiateur en cas de litige entre Aviko et les producteurs. Cela permet d’entretenir un lien de confiance. Nous avons besoin d’Aviko, comme Aviko a besoin de nous.»
Des conditions de livraison durables
Si des rencontres ont déjà eu lieu entre les représentants d’ATC et du groupement français, les deux organisations doivent resserrer leurs liens «pour que les conditions de livraison soient durables et qu’elles ne soient pas guidées par l’émotion», assure Jan van Kempen. Côté français, revendiquant le fait d’être une structure «légère» selon Alain Dequeker, l’association Producteurs pour Aviko entend «être force de proposition» et s’appuyer sur d’autres organisations : UNPT, GIPT, instituts techniques… Autre particularité : l’obligation d’y adhérer «pour tous les producteurs français et belges livrant à Aviko, avec une cotisation de 0,70 E/t», avance Hubert Darras, vice-président de l’association.
1,9 million de tonnes transformées par Aviko
S’il assure vouloir faire preuve de transparence, en expliquant aux producteurs ses ambitions et sa stratégie de développement, Aviko reste, en revanche, plus discret sur les conditions tarifaires de ses contrats. Le panel variétal utilisé est quant, à lui, large, permettant à l’industriel une utilisation de pommes de terre tout au long de l’année, et de répondre à différents marchés. En France, trois variétés sont particulièrement recherchées : Fontane, Markies, Innovator.
Fondée en 1962, l’entreprise Aviko dispose de douze sites de transformation en Europe et en Chine. Elle transforme 1,9 million de tonnes de pommes de terre. Elle est ainsi numéro 1 du secteur de la transformation de pommes de terre en Europe, et numéro 4 au niveau mondial. Elle entend bien conforter ses positions sur un marché qui devrait peser 16,5 millions de tonnes à l’horizon 2025. Pour cela, à l’image d’autres industriels, Aviko continue d’investir dans l’augmentation de ses capacités industrielles. L’un des exemples de cette stratégie d’expansion est le lancement d’un chantier de construction d’une usine située à Poperinge (Proven), en Belgique, avec une ouverture prévue en septembre 2020. D’ici 2022, le transformateur table sur une augmentation des volumes achetés en France de 85 000 à 250 000 tonnes.
La qualité «à la française» séduit Aviko
Contrairement à ce qui se pratique avec d’autres industriels, «la prime de fidélité n’existe pas chez Aviko», explique Dick Zelhorst, directeur d’Aviko Potato et responsable de la stratégie d’approvisionnement. Et d’assurer néanmoins qu’il n’est pas fermé à la discussion. Pour Alain Dequeker, «ce qui fait une bonne relation entre un industriel et des producteurs, c’est la confiance». Lui n’est pas forcément favorable à une prime de fidélité, et préfère miser sur la qualité : «Cela ne sert à rien d’avoir une prime de fidélité si c’est pour perdre son équivalent sur d’autres critères», assure-t-il. La qualité, justement, c’est cela que vient chercher sur le sol français l’industriel néerlandais. Mais il s’agit également de trouver des volumes qu’il ne trouve pas forcément ailleurs, faute de surfaces arables encore disponibles dans d’autres pays d’Europe. «Le Nord de la France s’est imposé, rappellera Dick Zelhorst. C’est là où se trouve la meilleure qualité et où les coûts sont les moins élevés.» Sur le plan industriel, «cette zone est aussi le meilleur compromis entre changement climatique et proximité des ports», poursuit le responsable d’Aviko. Seulement, lorsqu’il a fallu choisir entre France et Belgique pour implanter une nouvelle usine, c’est la Belgique et la ville de Poperinge qui ont, une fois de plus, remporté la mise. Question de logique, selon Dick Zelhorst, «puisque nous y avons déjà une usine…»