Productivité et viande bovine
Le tableau de bord «vaches allaitantes» vient d’être envoyé dans tous les élevages et chacun a connaissance du taux
de productivité de son troupeau.
L’agriculture n’échappe pas à cette sacro-sainte productivité, qui ne cesse de nous asservir. Chacun en pensera ce qu’il veut, mais la réalité est que, actuellement, pour la majorité des entreprises, sans productivité, point de revenu. On nous rabat les oreilles que la solution serait de faire de la qualité. En matière de viande, que demande le marché ? De la viande pas chère, encore appelée «minerai» pour une production de viande hachée qui, avec ces 43 % de la consommation, ne cesse d’augmenter. La restauration hors domicile absorbe la viande d’importation qui ne répond qu’à un critère principal : le prix.
Prenons l’exemple de la race Blonde d’Aquitaine qui, avec son rendement élevé, justifie son prix plus élevé. Après des années de sélection, et avec le sentiment du travail accompli, on vous rétorque maintenant qu’il y a trop de vaches blondes et trop de qualité que le marché n’arrive plus à écouler. Les prix ont perdu 0,5 €/kg carcasse et, fait nouveau, les animaux restent en ferme de plus en plus longtemps, faute de demande. La faute serait aux éleveurs qui se sont rués sur ce créneau de la qualité. Un comble ! Pourquoi pas aux industriels qui n’ont pas su mettre suffisamment en valeur ce produit sur notre marché ou à l’export. Mais la qualité, c’est quoi ? Ce sera le thème de la journée viande bovine du 11 janvier. Dans tous les cas, la recherche de la productivité est incontournable…
Produire plus de viande avec le même nombre de vaches
Toutes les vaches doivent vêler : c’est une évidence, mais sur douze mois et, dans de nombreux élevages, il y a toujours des surprises avec des vaches qui rentrent vides de prairie. Passif, il faut se corriger, pro actif, il faut être, pour contrer la nature et dépister les femelles vides par un contrôle des gestations. La fertilité est aussi à travailler, en ayant des taureaux en forme, mais aussi en soignant l’alimentation des vaches.
Autre axe prioritaire de travail : la fécondité, qui caractérise l’intervalle entre deux vêlages. Améliorer L’IVV n’est pas chose aisée, mais si l’on ne maîtrise pas toujours la fécondité de son cheptel, il existe une parade en augmentant le taux de renouvellement - beaucoup de génisses mises en reproduction - pour se permettre de réformer les femelles vides après contrôle des gestations. Il faut aussi raccourcir l’âge au vêlage des génisses. Le vêlage à deux ans ou à trente mois permet de diminuer le temps improductif. Cependant, la technique demande de la maîtrise.
Il est aussi important de diminuer le délai d’engraissement entre vêlage et départ pour l’abattoir. L’engraissement des vaches, avec leur veau encore au pis, est une solution à coupler avec un sevrage précoce. Par ailleurs, diminuer la mortalité est un combat exigeant. Il commence par le choix de la race, des choix génétiques sur la facilité de naissance et l’aptitude au vêlage, les conditions de logement, la surveillance au vêlage, la prise rapide d’un colostrum de qualité, etc. Augmenter le poids carcasse des vaches réformées doit aussi être pris en compte, comme vendre des broutards lourds à condition de pouvoir les négocier au poids, et accélérer la croissance des taurillons, sans pour autant acheter la croissance et sortir des carcasses lourdes.