Réduire son impôt avant la fin de l’année
C’est le moment de regarder ce que l’on peut encore faire avant le 31 décembre 2021 pour agir sur son impôt et sur ses placements. L’investissement dans des dispositifs «défiscalisant» permettra de réduire votre impôt sur le revenu.
C’est le moment de regarder ce que l’on peut encore faire avant le 31 décembre 2021 pour agir sur son impôt et sur ses placements. L’investissement dans des dispositifs «défiscalisant» permettra de réduire votre impôt sur le revenu.
Pour ceux qui feront des investissements avant le 31 décembre 2021, il faudra attendre le mois d’août 2022 pour profiter de l’avantage fiscal, éventuellement, certains recevront un acompte de 60 % versé en janvier sur la base des derniers crédits et réductions d’impôts déclarés en 2021 sur les revenus 2020.
En termes de crédits et réductions d’impôts, il y a des choses classiques qui se répètent chaque an-née, mais il est parfois bon de les rappeler.
Versement aux associations
En 2020, 5 millions de ménages ont fait des dons dans leurs déclarations de revenus. En retour, ils se sont partagés 1,5 milliard de réductions d’impôts. Les dons versés aux associations agréées à caractère philanthropique (le Secours catholique, la Recherche pour le cancer, la Fondation de France, l’Institut Pasteur…) ouvrent droit à une réduction d’impôt de 66 % et dans la limite de 20 % du revenu imposable. Pour les dons aux partis politiques, ils sont limités à 15 000 € par foyer fiscal et par an et à 7 500 € par personne et pour les dons aux candidats qui, eux, sont limités à 4 600 € par élection. Si vous allez au-delà du plafond, votre aide n’est pas perdu sur le plan fiscal. Le fisc prévoit la possibilité de reporter l’excédent sur les cinq années suivantes. Par exemple, un don de 200 € ne vous coûte que 68 € : le fisc paie la différence. Cette réduction est cumulable avec celle pour les dons «Coluche».
Les dons versés aux organismes d’aide aux personnes en difficulté qui fournissent un repas, un logement ou des soins bénéficient d’une réduction d’impôt de 75 % dans la limite d’un plafond de 1 000 € (relevé face à la crise de la Covid) en 2021, soit une réduction de 750 €, ce qui laisse à la charge du contribuable un coût de 250 €. Les associations concernées sont essentiellement les Restos du Cœur, la Croix Rouge, l’Unicef, les Apprentis d’Auteuil, les Petits Frères des Pauvres… La réduction d’impôt est étendue aux dons qui profitent aux organismes d’aides aux victimes de violences domestiques. En cas de dépassement, vous conservez la réduction d’impôt, non pas au taux de 75 % mais de 66 %.
Petit rappel, si le montant des réductions d’impôts dépasse votre impôt, le surplus et perdu. Et ne pas oubliez de garder vos reçus fiscaux au cas où l’administration viendrait à vous les réclamer.
Nouveauté cette année, les dons aux associations culturelles et bienfaisance réalisés depuis le 2 juin 2021 ouvre droit à la réduction d’impôt de 75 % mais dans un plafond de 554 €, soit 415 € de réduction d’impôt.
Dans le cadre de l’IFI, si vous voulez faire acte de générosité, vous pouvez le faire pour réduire votre impôt et vous avez jusqu’au printemps prochain pour souscrire un don. Pour l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), la réduction d’impôt est égale à 75 % des versements et ne peut dépasser 50 000 €.
Les SCPI pour soutenir les PME
Vous pouvez toujours souscrire des FCPI (fonds communs de placement dans l’innovation) et FIP (fonds d’investissement de proximité). Ces fonds doivent être immobilisés au minimum pour cinq ans et souvent plus de huit ans, voire dix ans. Les investissements réalisés depuis août 2020 ouvrent droit à une réduction d’impôt de 25 % contre 18 % auparavant. La réduction n’est plus calculée sur le montant versé mais sur la quote-part réellement investie au financement des PME. Les plafonds des sommes investies peuvent se réaliser dans une limite de 12 000 € pour une personne seule ou de 24 000 € pour un couple, soit une économie d’impôt de 3 000 € ou 6 000 €. La revente des parts est non taxable aux plus-values, mais soumise aux prélèvements sociaux. Bien souvent, les fonds sont restitués aux souscripteurs au bout de huit à dix ans et la restitution est souvent longue. C’est au moment de la liquidation que l’épargnant connaît les performances finales. À noter que certaines sociétés de gestion ont des frais élevés, pouvant atteindre 3,50 % par an.
Les SCPI pour construire des logements
Les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier) fiscales qui ont pour but d’acquérir des actifs immobiliers et de les mettre en location, permettent d’accéder au régime du déficit foncier, comme elles sont transparentes. Toutefois, ces investissements doivent être utilisés avec parcimonie, en raison de leur rendement qui varie entre 1,5 % et 4 % et de la difficulté à se désengager compte tenu de la durée de conservation qui est très longue (entre quinze et dix-huit ans).
Les SCPI Pinel et Denormandie permettent une réduction d’impôt annuelle de 21 % dans la limite de 300 000 € à condition de les garder pendant six, neuf ou douze ans.
Les SCPI Malraux offrent une réduction d’impôt de 22 % ou 30 % en fonction du lieu géographique. Cette réduction dépend du montant des dépenses de travaux effectuées en vue de la restauration des immeubles. Il existe aussi les SCPI déficit foncier qui génèrent des déficits imputables sur les revenus fonciers ou sur le revenu global dans la limite de 10 700 €.
Les Sofica pour financer le cinéma
Il existe aussi les Sofica qui permettent d’avoir une réduction de 48 % dans la limite d’un plafond majoré des niches fiscales de 18 000 € et de 25 % du revenu net global, soit une économie fiscale de 8 640 € maximum. Leur durée varie de cinq ans et demi à huit ans.
Il est prévu cette année une collecte de 73 millions d’euros via les banques et les conseillers en gestion de patrimoine. Grâce à leur avantage élevé, les Sofica s’avèrent un placement assez sûr dont la performance est bridée par leurs contraintes de gestion. L’argent bloqué de cinq à sept ans procure un avantage annuel fiscal inclus a minima à celui du livret A susceptible de monter à 5 ou 6 % pour les meilleures.
Le PER
Le Plan d’épargne retraite (PER) venu remplacer les dispositifs existants (PERP, Perco, Madelin…) a repris le fonctionnement du PERP. Ces plans épargne retraite permettent d’investir sur des supports financiers pour obtenir, lors de la cessation d’activité, une rente et/ou un capital. Les versements sont déductibles des revenus, sous certaines limites.
Bien entendu, pour investir dans un PER, il faut être au minimum dans une tranche à 30 % pour profiter de la déduction fiscale au maximum et de réinvestir dans le PER l’économie réalisée. Cela permettra, si on compare à égal avec un produit de type assurance-vie, la rémunération du capital sera plus importante car les sommes investies sont différentes. Par exemple, vous disposez de 10 000 € et d’un côté placé en assurance-vie à 2,5 %, vous aurez 250 € au bout d’un an. En revanche, si vous investissez dans un PER, 14 285 € (14 286 – 30 % (tranche d’impôt) = 10 000 €), votre investissement est le même, dans ce cas, placé à 2,5 %, vous rapportera 357 €, soit une centaine d’euros en plus.
Véhicule électrique
Les bornes installées jusqu’au 31 décembre 2023 donnent la possibilité d’obtenir un crédit d’impôt de 75 % des frais d’achats et de pose. Cet avantage fiscal concerne aussi bien les propriétaires que les locataires ou les occupants à titre gratuit. Les travaux doivent être réalisés dans votre résidence principale et/ou secondaire. Ce qui permet à un couple marié d’obtenir un gain maximum de 1 200 € avec l’installation de deux bornes dans la résidence principale et la résidence secondaire.
Abonnement presse
En vous abonnant à un journal ou un magazine, vous pouvez bénéficier d’un crédit d’impôt de 30 %. Cet avantage est réservé au premier abonnement papier ou numérique à des titres de presse qui traitent d’information politique et générale (Le Figaro, Les Echos, l’Express, le Point…). Pour vérifier l’éligibilité de votre abonnement, vérifiez sur le site www.cppap.fr. Il s’applique à tous les contribuables sans conditions de revenus.
Pour rappel, seules les réductions et les crédits d’impôts ne peuvent excéder 10 000 €. Autrement dit, vous ne pouvez pas dépasser les 10 000 € d’avantages fiscaux. Toutefois, il existe des exceptions. En particulier si vous investissez dans les Dom Tom ou dans le cinéma, votre plafond de défiscalisation passera à 18 000 €.
Veillez toutefois à ne pas confondre ce plafond qui est un plafond global avec les plafonds spécifiques appliqués à chaque avantage fiscal.
Les baisses d’impôt obtenues grâce à la réduction de charges des revenus ne sont pas prises en considération. C’est pourquoi, investir dans un plan épargne retraite, souscrire des placements en vue de leurs réductions d’impôt, optimiser ses revenus fonciers en favorisant des charges déductibles qui permettra éventuellement de générer des déficits fonciers offrent un levier de défiscalisation très efficace. Et ce d’autant plus que, dans ce cas, l’économie procurée augmente avec le taux d’imposition du foyer fiscal.
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