Réforme territoriale et réseau Fnsea : qu’est ce qui va changer ?
Daniel Prieur, secrétaire général adjoint de la Fnsea est venu échanger avec les élus des Fdsea picardes sur la réforme territoriale.

La réforme territoriale qui doit entrer en vigueur en 2016 va bouleverser quelques peu le paysage politique local. Face à cela, le réseau syndical de la Fnsea devra nécessairement s’adapter pour être présent dans les lieux de décision. C’est ce qu’est venu présenter Daniel Prieur, secrétaire général adjoint de la Fnsea, aux élus picards le 18 novembre à Estrées Saint Denis. Il était accompagné de Simon Huet, du service syndical de la Fnsea et de Théo Gning du service politiques territoriales.
Le chemin sinueuxvers la simplificationLa réforme territoriale vise à simplifier le «millefeuille territorial actuel». Toute une série de lois se succèdent depuis 2010 pour y parvenir. En pratique, nous allons assister au redécoupage des cantons, à la montée en puissance des métropoles, le redécoupage des régions, le renforcement des intercommunalités et enfin, en 2020, une redistribution des compétences dans ce nouveau paysage. Les cantons seront agrandis et leur nombre sera ainsi divisé par deux. Les conseillers départementaux remplaceront les conseillers généraux. Mais à l’avenir, dans les départements dotés d’une métropole, les conseils départementaux seront fusionnés avec celle-ci. Seuls les départements ruraux devraient conserver leurs conseillers départementaux. La plupart des compétences actuellement portées par le département devraient migrer au niveau régional. Ce sera le cas par exemple du développement économique, de la gestion des voiries et des transports routiers, la gestion des collèges. Par ailleurs, depuis 2014, la région est chargée de la gestion des fonds européens tels que le Feader. Le département ne conserverait que le volet social. La nouvelle carte des régions devrait entrer en vigueur en 2016.
Quels impacts sur le monde rural et le réseau Fnsea ?Dans cette nouvelle organisation territoriale, les lieux de décision s’éloignent du monde rural. Selon Daniel Prieur : «un poids beaucoup plus important est donné à la région et statistiquement, les conseillers régionaux viennent plutôt des zones urbaines plus fortement peuplées, contrairement aux conseillers généraux qui représentaient l’intégralité du territoire, rural comme urbain. Pour peser dans ce nouveau paysage, il faut que notre réseau soit présent dans les nouveaux centres de décisions : intercommunalités et région. Mais pas question pour autant de désorganiser l’échelon départemental, qui est un maillon essentiel de notre réseau, proche des agriculteurs». Il est ressorti de cette journée que les Fdsea devront poursuivre leur action de proximité et de services auprès des agriculteurs. La Frsea devra, quant à elle poursuivre et renforcer son action politique au niveau régional. Laurent Degenne, secrétaire général de la Frsea a insisté sur le lien avec les autres organisations agricoles : «Le périmètre des OPA a changé et nous n’évoluons pas systématiquement sur les mêmes aires géographiques. Nous devons veiller à conserver les liens entre OPA malgré ces évolutions».