Relations commerciales : l'urgence pour les filières d'élevage
Distributeurs et producteurs se sont réunis pour discuter de leurs relations au sein des filières.
L’équation est impossible en apparence : concilier la hausse des prix des coûts de production alimentaires et la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. Tel est pourtant le problème que doit résoudre le gouvernement s’il veut éviter une hémorragie d’emplois dans l’industrie agroalimentaire ou un ralentissement drastique de la consommation. La solution : décrisper et assouplir les relations commerciales, multiplier les occasions de négociation et d’abord régler les situations d’urgence.
C’est ce qui a été présenté le 21 novembre à l’occasion de la rencontre au ministère de l’agriculture entre distributeurs, producteurs et transformateurs sous la houlette de trois ministres : Stéphane Le Foll (agriculture et agroalimentaire), Benoît Hamon (économie sociale et solidaire et consommation) et Guillaume Garot (agroalimentaire).
Première mesure annoncée, un plan d’urgence pour «gérer la répercussion des prix sur les coûts de production» dans les filières élevage, notamment le porc et la charcuterie, et trouver des solutions d’ici la fin de l’année pour éviter une crise majeure dans ces secteurs. De façon générale, une mission conjointe de l’Inspection générale des finances et du conseil général de l’agriculture va être lancée et rendra ses conclusions d’ici mai 2013. L’objectif étant de faire des propositions pour la loi d’avenir sur l’agriculture et la loi sur la consommation. Quatre groupes de travail pilotés par Alain Berger, le délégué interministériel à l’agroalimentaire, seront mis en place: un sur la volatilité des matières premières, un sur la contractualisation tout au long de la filière, un sur les modalités de répercussion des variations des prix des matières premières en aval et un dernier sur des outils pour faciliter les négociations.
Pas de modification de la LME
A plus longues échéances, il n’a pas été décidé de modifier la Loi de modernisation de l’économie (LME) qui régit les relations commerciales mais de l’appliquer plus strictement.
Pour le président de la Fnsea, Xavier Beulin, cette table ronde n’est pas très satisfaisante : «je suis déçu de la position de la grande distribution qui nous dit une fois de plus : circulez il n’y a rien à voir ! Nous, industriels et agriculteurs, on nous dit débrouillez-vous, on ne veut pas en entendre parler, les prix à la consommation ne doivent pas bouger. C’était une façon assez peu élégante de nous associer au débat».