Police de l’environnement
Selon une commission sénatoriale, l’OFB doit «conquérir» sa légitimité
Le port discret de l’arme «n’est pas le remède à tous les mots», estime la commission du développement durable du Sénat, qui appelle à renforcer la «légitimité» de l’Office français de la biodiversité. Un constat qui va dans le sens du rapport d’information adopté fin septembre.
Le port discret de l’arme «n’est pas le remède à tous les mots», estime la commission du développement durable du Sénat, qui appelle à renforcer la «légitimité» de l’Office français de la biodiversité. Un constat qui va dans le sens du rapport d’information adopté fin septembre.
La Commission du développement durable du Sénat estime que l’Office français de la biodiversité (OFB) «doit réussir sa mue administrative» et mettre en place «de manière encore plus volontariste» des actions de pédagogie pour asseoir «sa légitimité [qui] reste encore largement à conquérir», dans un communiqué le 4 décembre.
«Nous avons besoin d’un opérateur chargé de préserver la biodiversité et de lutter contre les atteintes à l’environnement, qui altèrent la qualité des eaux, la santé humaine et la résilience des activités économiques», affirme la commission sénatoriale, à la suite de l’audition du directeur général de l’OFB, Olivier Thibault, le même jour. Pour les élus, le port «discret» de l’arme de service annoncé par Matignon le 15 mars, puis préconisé dans un rapport d’information du sénateur Jean Bacci (Var, LR), et enfin repris dans une récente circulaire du gouvernement à l’OFB et aux préfets, «n’est toutefois pas le remède à tous les maux». «La perception parfois négative que l’armement des agents suscite doit inciter à une réflexion plus large sur l’acceptation de la norme environnementale dans notre société : au-delà des postures, il s’agit là du véritable nœud du problème, qui excède largement la responsabilité de l’OFB», estiment les sénateurs.
Retour sur le rapport
Adopté le 25 septembre en commission du développement durable, le rapport de Jean Bacci fait plusieurs recommandations pour «accroître [l’]acceptabilité» de l’OFB. Au-delà d’un port d’arme «discret pour les interactions avec des publics non armés», il préconise d’améliorer la formation «aux gestes et postures» du port de l’arme, et de mieux préparer les agents à «anticiper et à gérer les situations de conflit».
La mission suggère au Parlement de «mener une réflexion visant à dépénaliser certaines infractions environnementales». Elle affirme aussi qu’une «meilleure gradation des sanctions administratives [...] devrait guider» l’OFB. Par ailleurs, elle «estime impératif que le lien entre l’OFB et le monde de la chasse cesse de se distendre», depuis la création de l’établissement en 2020, en passant davantage de temps sur le terrain.
Concernant la gouvernance, elle indique que le conseil scientifique de l’OFB doit «investir de nouveaux terrains et apporter un éclairage plus opérationnel», et que l’établissement doit «impérativement mieux coordonner son action» avec les acteurs publics et privés.