Graminées
Semences Fourragères de Picardie : un projet porté par le bassin de production
Un nouvel opérateur pour les multiplicateurs.
Dans notre édition du 10 août, nous faisons état de la distance entre Benoist Sem et l’association des producteurs (AMSBPR). Cette inquiétude a été partagée par bon nombre de multiplicateurs ce qui a aussi animé la réflexion des principaux organismes stockeurs opérant sur le bassin de production des graminées fourragères.
Après avoir étudié les opportunités et la faisabilité, deux coopératives de la Somme, Noriap et Calipso ont présenté un projet de redéveloppement de la filière locale.
La société Semences Fourragères de Picardie a été créée sur leur initiative, et les présidents Jean-François Gaffet et Hubert Bray ont rencontré le bureau de l’AMSBPR pour présenter les grandes lignes de leur projet.
Un projet alternatif et non concurrent
Avant tout, Semences Fourragères de Picardie s’inscrit en complément et en opposition du processus juridique qui régit la reprise de l’activité des Ets Laboulet par Benoist Sem. Le Tribunal de Commerce d’Amiens a rendu une ordonnance permettant à Benoist Sem le traitement des récoltes 2012, et la prochaine audience, qui fixera davantage les modalités pour les récoltes futures aura lieu le 5 octobre prochain.
Sur la récolte 2012, compte tenu de ces éléments, Semences Fourragères de Picardie ne peut et ne veut pas intervenir. Son activité démarrera avec les prochains semis, qui débuteront dans les prochaines semaines, et se veut une réponse aux producteurs que le pas de temps juridique inquiète au point de faire «l’impasse» une année sur cette production.
Une ambition industrielle locale
La démarche portée par Semences Fourragères de Picardie se différencie par ailleurs sur l’objectif de réindustrialisation locale à court terme. Si Benoist Sem a présenté à l’AMSBPR son objectif à moyen terme de traitement de la récolte du bassin dans son usine aujourd’hui en construction dans la Sarthe, Semences Fourragères de
Picardie a pour objectif le traitement des récoltes au cœur du bassin. Ainsi, dès 2013, la récolte pourra être livrée immédiatement, séchée et stockée sur un site de production qui sera d’ici là aménagée dans la zone actuelle. Tant dans la perspective collective que sur les conséquences individuelles à terme, notamment en infrastructure de séchage et stockage à la ferme, les projets apparaissent dès lors différents.
Un projet ouvert
Au vu de l’urgence exprimée par leurs adhérents, les deux coopératives ont fait le choix de «partir vite», pour proposer cette possibilité dans les assolements 2013. La structuration de Semences Fourragères de Picardie est pour l’heure souple, avec une technicienne dédiée, Géraldine Briet, joignable au 06 86 67 00 97. De plus, le projet est ouvert, tant auprès des multiplicateurs, puisque Semences Fourragères de Picardie est ouvert aux agriculteurs non adhérents des deux coopératives, qu’auprès des organismes économiques, d’autres opérateurs étant susceptibles de rejoindre le tandem. A l’heure où les assolements sont en phase de calage, cette initiative apporte un nouvel élément de réflexion aux multiplicateurs concernés.