Ses mains de fée adoucissent la vie des chevaux
Audrey Saint-Vanne est praticienne en shiatsu équin et canin. Cette discipline, qui tient compte des principes de l’énergétique chinoise, permet un bien-être physique et émotionnel de l’animal.
Audrey Saint-Vanne est praticienne en shiatsu équin et canin. Cette discipline, qui tient compte des principes de l’énergétique chinoise, permet un bien-être physique et émotionnel de l’animal.
Le bien-être des animaux est un souci de tous les jours pour Audrey Saint-Vanne. «J’ai grandi entourée d’animaux. Mes parents m’ont transmis leur amour pour eux, et leur attirance pour les soins naturels», confie la Saint-Blimontoise. Sa vocation de praticienne en shiatsu a été déclenchée par sa jument, Rosie. «Très jeune, elle est devenue aveugle. Un jour, elle s’est coincée dans une clôture et s’est gravement blessée au postérieur. Je me suis battue pour la sauver, jusqu’à l’accompagner à la clinique équine Equitom, en Belgique.» Là-bas, elle apprend les techniques de soin, s’exerce à réaliser des pansements, assiste aux opérations… Et elle découvre des «médecines douces» et complémentaires, dont le shiatsu. C’est une révélation. «Je me suis rendue compte que je perdais mon temps dans mon travail de communication. Je suis faite pour aider les animaux.»
Deux ans et demi de soin plus tard, Rosie est enfin sauvée. Audrey, elle, intègre une formation de deux ans pour être officiellement praticienne en shiatsu animalier. La pratique de bien-être contemporaine japonaise signifie dans cette langue pression (Atsu) des doigts (Shi). Elle tient compte de l’énergétique chinoise, qui part du principe que nous sommes parcourus par un réseau de méridiens dans lesquels circule l’énergie. «La santé d’un être vivant dépend de la bonne circulation de l’énergie dans ce réseau. Le shiatsu favorise cette bonne circulation», résume Audrey. Pourquoi cette pratique en particulier l’a-t-elle convaincue ?
«Cette méthode est holistique. Elle tient compte de l’animal dans sa globalité : son physique, son mental, son historique de santé, son mode de vie, son activité, sa nourriture…» Le shiatsu peut être une aide dans beaucoup de situations : problèmes ovariens des juments, stress, allergies, coliques, récupération… «L’idéal est de travailler en prévention et de booster le corps pour mieux faire face.»
La séance du jour est consacrée à Oona, un Selle français de huit ans, qui souffre notamment de head shaking aux beaux jours (un trouble comportemental caractérisé par des mouvements de tête répétés de bas en haut), qui fait penser à une réaction allergique. «C’est une pathologie incurable, mais un suivi régulier peut la soulager.» La jument est suivie à hauteur de trois ou quatre séances par an, et sa propriétaire constate une amélioration notable. «Elle arrive aussi mieux à gérer ses émotions, notamment en concours. Elle qui avait tendance à faire des coliques n’en fait plus du tout», constate cette dernière. Audrey commence par l’effleurage énergétique. «Je discerne des déséquilibres énergétiques sur les méridiens. Certains points, dont les shu dorsaux et les Mu, aident à dresser le bilan. En les tâtant, je repère s’ils sont froids, chauds, creux ou bombés.»
Apprendre chaque jour
Ce savoir-faire, Audrey l’acquiert à force de pratique. «Chaque animal est unique, et chaque séance est différente.» Elle se considère encore comme un «bébé shiatsu». «La médecine chinoise est très vaste. On en apprend toujours.» Elle se documente beaucoup en complément et poursuit sa formation. «Je m’intéresse notamment au Reiki pour élargir mes compétences.» Ce qui anime la jeune praticienne est aussi l’accompagnement des propriétaires. «Lorsque j’arrive à apporter du mieux-être, je me sens vraiment utile.» Audrey est parfois appelée pour des situations délicates. «Quand une personne cherche une réponse aux problèmes de son animal, qu’elle ne détient que des morceaux de solutions, et que je lui permets de joindre les deux bouts, c’est un vrai bonheur.»
Des chevaux, mais pas que
D’après la FFST (Fédération française de shiatsu traditionnel), le Shiatsu animalier est originaire des États-Unis. «C’est Pamela Hannay qui s’est inspiré du Shiatsu humain pour le transcrire sur le cheval et le chien dans les années 1980. Elle a formé des personnes en Californie, Allemagne et Grande-Bretagne qui ont poursuivi son travail. C’est ainsi que Le Shiatsu animalier a d’abord vu le jour, puis a continué à être développé, en Grande-Bretagne en 1997, notamment avec Liz Eddy, puis en France et en Europe dans les années 2000», explique-t-elle sur son site internet.
Le Shiatsu animalier qui a pris son essor par le cheval, est aujourd’hui pratiqué de plus en plus sur le chien. Il commence également à être pratiqué sur les bovins. «Les propriétaires d’animaux étant de plus en plus soucieux du bien-être animal, le Shiatsu animalier connait aujourd’hui un véritable développement.» En France, cette pratique n’est ni une médecine, ni de l’ostéopathie, ni un massage, ni une idéologie, mais plutôt un art complémentaire de bien-être et mieux vivre. «Il ne constitue pas un moyen de prévention ni de dépistage d’une maladie. Il ne permet ni l’établissement, ni le traitement d’une maladie. Il ne remplace en rien l’Ostéopathe ou le vétérinaire», prévient-elle. Cependant, le shiatsu permet «d’améliorer la souplesse des tissus musculaires, de stimuler la circulation du sang et de la lymphe, de faciliter le fonctionnement du système nerveux et de favoriser la libre circulation de l’énergie. Ce qui procurera une profonde relaxation apportant ainsi détente, bien-être et mieux-vivre.» Le shiatsu est notamment très intéressant dans la préparation est la récupération des chevaux de sport, pour apporter un mieux-vivre aux sujets âgés, en complément d’un traitement vétérinaire sur certaines maladies ou pathologies spécifiques...