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Insolite
Tailly-Alès en stop : «une aventure humaine incroyable»

Le week-end de l’Ascension, trois jeunes samariennes étaient excitées à l’idée de se lancer dans un drôle de défi : parcourir plus de 800 km en stop pour rejoindre la feria d’Alès, dans les Cévennes, depuis Tailly-l’Arbre-à-Mouches (80). Elles n’imaginaient pas vivre un tel condensé d’émotions. Témoignage après épopée.

Dès leur arrivée le vendredi soir, les samariennes étaient invitées par la ville d'Ales à assister à la course camargaise.
© D. R.

«On n’imaginait pas qu’émotionnellement, ce voyage serait aussi fort. Les moments de partage se sont multipliés. C’était une aventure humaine incroyable.» Le lendemain de leur retour, Anaïs Sangnier et Pauline et Noémie Calippe, originaires de Tailly-l’Arbre-à-Mouche, sont encore toutes bouleversées des quatre jours qu’elles ont vécus ce week-end de l’Ascension. Elles s’étaient lancé un défi un peu fou : rejoindre en stop la féria d’Alès, dans les Cévennes, à plus de 800 km. Pari plus que réussi.

Le premier jour était pourtant un peu chaotique. «On avait prévu de partir à 6 h de la mairie de Tailly. On y était à 6h30, à cause d’une petite panne de réveil», en rit encore Pauline. Mais déjà, la chaleur humaine les accompagnait. «Des supporters nous ont apporté le petit déjeuner. Ils ont même réveillé le boulanger qui n’avait pas encore ouvert sa boutique.» Assez rapidement, une première conductrice, qui avait eu vent du projet des trois jeunes samariennes via Facebook, les embarque et les dépose au rond-point de l’autoroute de Salouël. «Là, nous avons eu du mal à trouver un chauffeur. Nous étions partagées entre l’idée de prendre l’autoroute ou les départementales. Nous avons opté pour les petites routes, parce que les gens nous prenaient plus facilement.» Les filles enchaînent alors les petits trajets, d’une dizaine de km à chaque fois, jusque dans le Vexin. «C’était motivant, mais on n’avançait vraiment pas vite 

Nous sommes montées dans dix-sept voitures. Et à chaque fois, les rencontres étaient incroyables.

Elles tombent alors sur Mark et Françoise, qui seront la clef de voute de leur voyage. «Ils cherchaient un producteur de fraises. J’en connaissais un tout près, car j’ai habité dans le coin deux ans», s’étonne encore Pauline. Ils sympathisent et Mark, expert en covoiturage, leur livre de précieux conseils. «Il habite au centre de Paris, mais nous a déposé au sud, dans un lieu stratégique, après nous avoir fait une visite des monuments de la capitale», se réjouit Anaïs. Les filles optent alors pour les aires d’autoroute et laissent tomber la technique du pouce en l’air. «On allait voir les gens pour leur raconter notre projet.» Elles dévalent alors les km, avec Régis et Caroline, puis Jocelyn, Ophélie, Jess Bari…Deux petites heures de sommeil sur une aire d’autoroute de Mâcon, puis plusieurs heures d’attente n’auront même pas raison de leur motivation. Hilde, Marco et leur chien Billy seront leurs derniers chauffeurs. Arrivée à Alès le vendredi à 16h, pile poil pour la course camarguaise à laquelle elles étaient conviées par la ville. «En tout, nous sommes montées dans dix-sept voitures. Et à chaque fois, les rencontres étaient incroyables. Certains se livraient pleinement. On en est encore surprises

Le culte du taureau dans toute sa splendeur

 

Sur place, l’intensité du séjour qui les attend est encore plus dingue. Les samariennes sont presque accueillies comme des stars. Radio et journal local ont suivi leur aventure. «Les gens nous reconnaissaient dans la rue !» Surtout, elles étaient attendues par Fanny et Cédric, un couple de gardians. Le contact s’était fait via le réseau des JA, dont Pauline fait partie. «Ils nous ont reçu comme si nous faisions partie de leur famille.» La tente n’aura pas eu l’occasion d’être dépliée dans le jardin. «Nous avons été hébergées dans les chambres d’amis.» Les passionnés avaient à cœur de partager leurs traditions camarguaises.

«On a découvert le culte du taureau dans toute sa splendeur. Leurs yeux brillaient quand ils nous racontaient. Ils nous ont complètement transporté dans leur monde.» Le samedi, elles ont pu découvrir les bodegas (bars installés pour l’occasion), boire de la mauresque (cocktail à base de pastis et sirop d’orgeat), et déguster les spécialités locales : gardianne de taureau, paella, seiche et tripes. Ce séjour a cependant un goût de reviens-y. «En arrivant le vendredi soir, les meilleurs spectacles étaient passés. Ils ont tellement attisé notre curiosité qu’ils nous ont donné envie de revenir pour vivre ça pleinement.» La corrida, surtout, leur est apparue comme «un art qu’il faut comprendre». «On espère pouvoir y retourner avec eux, pour qu’ils puissent nous initier à cette tradition si chère à leur cœur.»

 

 

 

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