Pommes de terre
Trois ans d’essais sur les inhibiteurs de germination
Arvalis a mis en place, depuis trois ans, des essais sur les inhibiteurs de germination remplaçant le CIPC,
désormais interdit, notamment avec l’hydrazide maléique, l’éthylène et l’huile d’orange.
Arvalis a mis en place, depuis trois ans, des essais sur les inhibiteurs de germination remplaçant le CIPC,
désormais interdit, notamment avec l’hydrazide maléique, l’éthylène et l’huile d’orange.
Les essais avec l’hydrazide maléique ont été menés sur trois variétés féculières : Amyla, Kaptah Vandel et Kardal avec trois dates d’application : mi-juillet, début août et fin août. «Les notations ont été faites sur le rendement, l’efficacité anti-germinative avec un stockage à 7°C et sur les résidus», a expliqué Morgane Flesch, ingénieur à Arvalis. «Sur ces trois années d’essais, nous n’avons noté aucun effet significatif de la date d’application sur le rendement. On observe une certaine flexibilité dans le choix de la date d’application mais, en cas d’application tardive, l’efficacité anti-germinative sera moindre. Il faudra alors soit déstocker plus tôt, soit intervenir avec un autre inhibiteur de germination complémentaire en cours de stockage. Il faut choisir les meilleures conditions d’application possibles car elles seront déterminantes sur l’absorption du produit et ainsi son efficacité en cours de stockage.»
Les alternatives existent…
Concernant l’éthylène, le but était d’étudier l’adaptabilité de son utilisation sur des variétés industrielles, Markies, Fontane, Innovator. Les conditions expérimentales reposaient sur huit mois de stockage à 7° et portaient sur le contrôle de la germination et l’aptitude à la friture. «On voit qu’on a peu de souci de dégradation de la couleur à la friture pour les deux variétés Fontane et Markies, les seules pour lesquelles des recommandations d’utilisation peuvent être faites pour l’instant. Il vaut mieux avertir malgré tout l’industriel à ce sujet», a conseillé Morgane Flesch. «Il faut faire attention au niveau de CO2 qui peut renforcer cette coloration.» Au niveau du choix de la concentration en éthylène, Arvalis conseille de regarder le repos végétatif de la variété. «Plus il est long, plus la concentration en éthylène pourra être abaissée. Pour la première année de comparaison, nous n’avons pas noté de différence nette de coloration en fonction de la concentration du produit dans l’ambiance du stockage.»
…mais elles sont chères
Enfin, pour l’huile d’orange, Arvalis avait pour objectif de comparer l’effet de différentes combinaisons d’inhibiteurs sur l’efficacité anti-germinative en conservation. Les trois variétés retenues étaient Bintje, Monalisa et Nicola. Les conditions de l’essai : huit mois de stockage à 7°C avec la notation de l’indice de germination, le poids des germes et les résidus d’hydrazide maléique. «L’huile d’orange est un anti-germinatif curatif à appliquer tôt, sur des jeunes germes, pour réussir à les nécroser correctement. L’intérêt est de combiner les différentes solutions disponibles, notamment pour bénéficier de leur effet préventif et curatif», a-t-elle expliqué, rappelant l’interdiction de mélanger les produits entre eux au cours d’une même application. «Il faut également faire attention aux conditions d’application pour garantir efficacité et sélectivité.»
Il semble donc, aujourd’hui, que les produits promettent d’être une alternative réelle au CIPC, même si des essais sont encore nécessaires pour optimiser leur efficacité totale sur la conservation des pommes de terre. Le prix aussi reste souvent un élément contraignant pour les agriculteurs.