Aller au contenu principal

Un chassé-croisé extravagant pour l’ouverture du parc du Marquenterre ?

Après trois mois de fermeture, le parc ornithologique du Marquenterre accueille à nouveau le public ce 5 février. Le spectacle pourrait être étonnant si une vague de froid survenait au nord, avec un fabuleux chassé-croisé d’oiseaux migrateurs.

Le calme semble régner au parc ornithologique du Marquenterre, à Saint-Quentin-en-Tourmont. Les seules présences humaines sont celles des salariés, puisque le lieu rouvre ses portes au public ce 5 février, après trois mois de fermeture hivernale. Mais il suffit de tendre l’oreille et d’ouvrir grand les yeux quelques secondes pour se rendre compte que la vie est bien active dans ces 200 ha de marais, dunes et roselières, entre terre et mer, au cœur de la réserve naturelle de la Baie de Somme.

«Cette fin d’hiver est une période assez charnière au parc. Les oiseaux descendus au sud commencent à remonter vers le nord, car la météo est assez douce. Oies, spatules et même quelques cigognes sont de retour. Les hérons commencent à repérer les lieux pour nicher», relate Philippe Carruette, ornithologue et responsable pédagogique du site. Toute la biodiversité qui s’était cachée cet hiver pointe à nouveau le bout de son nez. «Dimanche dernier, il faisait tellement doux que nous avons aperçu des tritons. Ils se remettront à l’abri si jamais un coup de gel survenait.»

 

Le plus petit oiseau d’Europe présent

De nombreux canards, eux, ont choisi de rester dans la Somme pour l’hiver : canards pilet, siffleur, colvert, garrot à œil d’or, sarcelle d’hiver, ou encore Harle piette. «Ils devraient partir vers mars ou avril.» C’est aussi le cas de plusieurs passereaux, comme les mésanges bleues ou noires. Ce matin, comme depuis plusieurs semaines, Philippe Carruette a étendu son filet pour attraper et baguer des pinsons du nord, au ventre blanc, et au dos tinté de noir et de orange vif. «Un groupe a choisi de passer l’hiver ici. Nous suivons cette espèce de près, car sa population est en nette régression. On estime à 50 % d’effectifs en moins ces dernières années.»

Ce mercredi matin, un roitelet triple-bandeau, plus petit oiseau d’Europe, a aussi fait la surprise de se prendre dans le filet. Il s’agit d’une femelle de deux ans, qui doit peser moins de 5 g. «On est toujours impressionné par les périples qu’ils peuvent parcourir, alors qu’ils sont si petits.» Le migrateur est un insectivore de l’hémisphère nord au plumage vert et gris, et à la calotte vivement colorée bordée de deux traits noirs.

 

L’heure de pointe

En plus de ces oiseaux hivernants, et de ceux qui remontent du sud, le Marquenterre pourrait être un lieu de passage très fréquenté les prochains jours. «Si une vague de froid arrive plus au nord, on va se retrouver avec un chassé-croisé extravagant. C’est assez rare, mais ça peut arriver», s’enthousiasme l’ornithologue. Ce premier week-end de février devrait d’ailleurs être favorable à la remontée des oiseaux. «Des vents favorables du sud-ouest sont annoncés. Ils devraient en profiter.» 

La grande migration de printemps, elle, a lieu vers le mois d’avril. «C’est la période la plus propice pour débuter l’observation des oiseaux. Il s’y passe tellement de chose : accouplements, nidification, naissances… L’électrocardiogramme s’emballe.» Au parc du Marquenterre, «cette richesse est aussi bien accessible à un ornithologue expérimenté qu’à un enfant de cinq ans», annonce Philippe Carruette. Un parcours de 2 ou 4 km et 13 postes d’observation permettent d’en profiter pleinement. Jumelles conseillées ! 

 

Informations pratiques 

Le parc est ouvert tous les jours de 10h à 18h jusqu’au 31 mars, puis jusqu’à 19h. Adulte : 10,50 €, enfant (jusqu’à seize ans) : 7,90 €, gratuit pour les moins de six ans.
Des animations sont prévues tout au long de l’année : visite avec guide, sortie calèche, sortie crépusculaire, sortie grandes marées, stages photo.
Quelques grands événements : festival de l’oiseau et de la nature du 9 au 18 avril, la semaine du printemps du 18 au 24 avril…
Tout le programme et les informations sur www.baiedesomme.fr
Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Christophe Boizard a engagé sa réflexion autour du développement de son atelier laitier plusieurs années en amont  de sa réalisation.
Élevage laitier : sept ans de réflexion pour ne pas se tromper

Dans un secteur où les cultures entrent en concurrence directe avec l’élevage, Christophe et Caroline Boizard sont «…

Des Picards têtes d'affiche du All star game de la pêche à Amiens

Ces 2 et 3 novembre a lieu le Sipac (Salon international des pêches aux coups) à Mégacité à Amiens. Le All star game ouvre le…

Saint-Hubert
Le jour de Saint Hubert, tout un symbole pour les chasseurs français

Le 3 novembre, les chasseurs de toute la France honorent la fête de la Saint-Hubert, une journée emblématique en l’honneur de…

Fécule : l’aide couplée revalorisée

Dans un communiqué de presse du 24 octobre, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) se félicite de la…

Le festival de l’agriculture en Picardie maritime 2025 prend forme

Autrement connu sous le nom de Foire agricole d’Abbeville, le Festival de l’agriculture en Picardie maritime se prépare…

Avec des sols gorgés d'eau,  les risques de tassements sont importants,  surtout les tassements en profondeur,  qui peuvent persister plusieurs années.
Prévenir le risque de tassement à l'arrachage des betteraves

Pour les récoltes à venir, les conditions climatiques se sont particulièrement dégradées avec des sols qui sont désormais très…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde