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Alimentation bovine
Un maïs bien récolté pour des vaches productives

Quelle variété de maïs semer ? Quand le récolter et comment le conserver ? Lors d’une animation maïs le 6 septembre à Franleu, la coopérative Calipso et ses partenaires livraient les clés d’un bon ensilage, indispensable à la performance du troupeau laitier.

Un maïs riche en énergie, digestible, appétant, en rendement suffisant… Voilà les qualités du maïs parfait. Ce fourrage est un élément clé de la réussite des élevages laitiers, puisqu’il est la base de la ration. «Seulement, la recette miracle n’existe pas. Tout dépend du fonctionnement de l’élevage et de ses objectifs», rappelaient les techniciens de la coopérative Calipso, ce 6 septembre, lors d’une démonstration maïs organisée à Franleu.

À l’approche des chantiers d’ensilage, l’accent était mis sur la technique de récolte. Il s’agit tout d’abord de définir le stade de maturation de la plante que l’on souhaite atteindre. «Le bon compromis entre optimisation du rendement et de la valeur alimentaire se situe à 34-35 % de matière sèche (MS)», indiquent Léa Bruyer et Adeline Lavaquerie, conseillères chez Avenir conseil élevage (ACE). Mais cette valeur varie selon l’élevage. «Pour une ration plat unique par exemple, on se rapprochera de 33 % de MS. Si la ration est diversifiée, avec des pulpes surpressées ou de l’ensilage d’herbe, on va chercher une maturité d’amidon un peu plus importante, jusqu’à 37 % de MS.»

Le repère, pour estimer le stade de maturité, est la lentille vitreuse à l’extrémité des grains. Celle-ci, jaune doré et difficilement rayable à l’ongle, correspond au dépôt d’amidon vitreux. «Quand on voit la lentille vitreuse au sommet de la majorité des grains, on se situe autour de 25-26 % de MS plante entière.» Le bon stade est atteint lorsque le grain est à moitié vitreux, et laiteux à la pointe. «Plus de MS favorisera le rendement (1 point de MS, c’est 200 kg de MS par hectare), mais la conservation est plus délicate. Il faudra ajuster la taille de coupe en conséquence, car le tassage du silo sera plus compliqué», préviennent les conseillères.

L’éclatage des grains est aussi à vérifier. «Il permet de s'assurer de leur digestion complète. Plus la maturité des grains est avancée, avec une forte proportion d'amidon vitreux, plus ils devront être éclatés, voire pulvérisés.» Les conseillères livrent une méthode simple pour vérifier cet éclatage au champ : «Mettez une bonne poignée d’ensilage dans un seau d’eau. Seuls les grains iront au fond. Vous pourrez ainsi mieux les observer.»

 

Ajuster la taille de coupe

La taille de coupe est ensuite à déterminer. «Elle sera différente dans chaque élevage. Elle dépendra du taux de MS de la plante, de la composition de la ration, de la reprise et du mode de distribution», expliquent-elles. Des fibres trop longues seront moins digestibles, et moins appétantes, mais des fibres trop hachées ne donneront que de la purée. «Idéalement, on recherche des particules de 15 à 20 mm avec une coupe franche et des grains bien éclatés. Avec un maïs sec, il faudra régler la coupe plus fine que dans un maïs humide pour faciliter le tassement.»

Ce 6 septembre, un test était réalisé avec trois ensileuses, réglées à trois niveaux différents : 21 mm, 17 mm et 10 mm. Chaque échantillon a été soumis au test du tamis, qui trie les parties de l’ensilage par taille de particules. Les particules les plus intéressantes, entre 10 et 20 mm, sont des fibres efficaces, riches, qui favorisent la rumination. L’objectif est donc d’en avoir le plus possible. Les particules plus fines apportent l’énergie soluble, mais augmentent les risques acidogènes. «On estime que le bon équilibre entre particules moyennes et particules fines est de deux pour un.» Ce jour-là, le réglage à 17 mm étaient le mieux adapté.

 

Choisir sa variété

Le choix variétal du maïs ensilage dépend de nombreux critères. «Il faut être vigilant quant à la précocité, à la valeur alimentaire adaptée à la ration, à la résistance aux maladies, à la vigueur au départ (un engrais starter est préconisé)…», rappelle Thomas Neveux, conseiller chez Calipso. Trois profils énergétiques se distinguent. Les maïs typés «fibres digestibles» sont riches en énergie, très digestibles et conviennent à tous types de ration. Les maïs typés «amidon», dont l’essentiel de l’énergie provient de l’amidon, sont idéaux pour complémenter les rations avec beaucoup d’herbe. Les maïs «équilibre» sont un profil intermédiaire entre les deux précédents.

 

Bien conserver son maïs

150 à 220 €/t de matière sèche (MS) : c’est le coût d’un maïs ensilage récolté et distribué. Alors mieux vaut le conserver au mieux. «On estime la perte de matière sèche de 8 à 40 % selon l’efficacité de la conservation. Le conservateur aidera à préserver le maximum de volume et de qualité nutritionnelle», pointe Éric Sulmont, représentant d’une marque de conservateur. Il rappelle que les pertes ne sont pas toutes visibles, comme le CO2 qui s’échappe du silo. «Pour éviter cela, il faut bloquer la respiration du silo le plus vite possible.» Cela commence par un bon tassage, avec des couches homogènes de 15 à 20 cm, à 240 kg de MS/m3. Cette densité peut être mesurée grâce à une taraude et une balance. «Le repère est 2 tonnes par rang en poids de tracteur. Comptez donc 400 kg pour tasser 1 tonne de MS par heure.» Le conservateur, lui, aide à livrer deux batailles : celle de l’acidification et celle du désilage. Ses bactéries acidifiantes permettent de baisser le pH fortement et rapidement, pour limiter les pertes d’énergie, la production d’alcool, d’acide acétique et le développement des moisissures. «cela évite également le développement des butyriques.» À l’ouverture du silo, les bactéries antifongiques du conservateur limiteront le réchauffement du silo. «La température du front d’attaque ne doit pas dépasser de 2°C la température extérieure.» Reste que le conservateur a un coût, mais Éric Sulmont avance un rapport d’un sur quatre, voire un sur trois quant au retour sur investissement.

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