Un site Internet pédagogique pour une meilleure gestion des boiteries
Le site www.boiteries-des-bovins.fr rassemble toutes les informations utiles pour aider les éleveurs à prévenir, reconnaître et gérer les boiteries le plus rapidement possible.
Les boiteries constituent par leur fréquence et leur importance la troisième maladie en élevages bovins laitiers derrière les mammites et les problèmes de reproduction. Une boiterie négligée ou mal traitée peut entraîner de lourdes pertes économiques et d’importantes conséquences zootechniques (limitation des déplacements, perte d’appétit...). Le coût direct d’une boiterie est estimé à 250 € par animal, et plus si l’on tient compte des frais indirects de traitements, de troubles de la fécondité… Selon les élevages, entre 2 et 30 % des troupeaux sont touchés par ce problème.
Il est donc primordial de les détecter précocement afin de les traiter rapidement et efficacement. Or, face au manque d’informations centralisées sur ce sujet, les structures de conseil ont souhaité le développement d’un site internet de référence, complet et pédagogique. Financé par le Cniel, il est l’aboutissement d’une collaboration entre les experts de l’ANPB (Association nationale des pédicures bovins), du CFPPA du Rheu (Centre de formation des pareurs), du Cniel, de FCEL, de GDS France, de l’Inra, de l’Institut de l’élevage, d’Oniris, et de la SNGTV.
Conçu pour les éleveurs
«Conçu pour les éleveurs et leurs conseillers, le site boiteries-des-bovins.fr rassemble toutes les informations utiles pour aider les éleveurs à prévenir, reconnaître et gérer les boiteries le plus rapidement possible.»
La boiterie est le signe d’un trouble de l’appareil locomoteur. C’est un mouvement «réflexe» de l’animal, qui tente de soulager la douleur ressentie. Les facteurs entraînant l’apparition des boiteries sont multiples : on parle de maladies multifactorielles. Les affections du pied représentent la majeure partie des troubles locomoteurs. En effet, dans près de 90 % des cas, l’origine d’une boiterie est podale. Pour les 10 % restants, elle est osseuse, articulaire, musculaire ou nerveuse avec des localisations très diverses. Environ 80 % des affections podales sont situées au niveau des postérieurs, car soumis aux plus grandes contraintes, contre 20 % au niveau des antérieurs.
Le site répond à des questions telles que comment éviter l’apparition de boiteries dans mon troupeau ? Comment puis-je facilement savoir si mon animal boîte ?
Comment fonctionne le pied des bovins ? Comment identifier les lésions des pieds de mes vaches ?
Que faire si ma vache boîte ? Comment lever le pied de façon sécurisée ?
Son objectif est d’apporter un maximum d’informations sur les lésions du pied des bovins laitiers, pour donner aux éleveurs les moyens d’une meilleure décision et d’une intervention rapide.
Site internet
Grâce aux nombreuses photos, vidéos et à un schéma interactif du pied, ce site permet de comprendre la fragilité du pied des bovins, de reconnaître les lésions présentes dans le troupeau et guide l’éleveur dans son intervention. Enfin, la prévention et les différents facteurs de risques (hygiène, alimentation, logement…) y sont détaillés pour mieux comprendre les contextes favorisant l’apparition de ces lésions.
Toutefois, ce site ne remplace pas une formation pour assurer les premiers soins, ni l’intervention de conseillers spécialisés (pareurs, vétérinaires…). «Si vous souhaitez intervenir dans la gestion des pieds et des boiteries, il faut y être formé.»
Faire un diagnostic
Les boiteries sont trop souvent prises en charge tardivement et l’injection d’antibiotiques est souvent utilisée à mauvais escient. En cas de boiteries, pour une gestion efficace, il faut d’abord réaliser un diagnostic. La première étape consiste donc en l’observation régulière des animaux pour identifier précocement une vache boiteuse. Dans un second temps, il est nécessaire de soulever le pied de l’animal. «Ce dernier doit être levé de manière simple, mais sécurisée pour l’intervenant et l’animal, et en un minimum de temps.» Ensuite, il faut identifier correctement les lésions.
Dans la majorité des cas, après un parage fonctionnel, de nombreuses lésions sont repérables (érosion du talon, Mortellaro, seimes, bleimes, abcès, ulcères, ouverture de la ligne blanche…). Pour les reconnaître et parer, il faut être formé ou faire appel à un professionnel (pédicure, vétérinaire). La dernière étape consiste à mettre en place le traitement adapté. Un parage curatif est souvent suffisant. Seul le panaris nécessite une injection d’antibiotiques par voie générale suivant les recommandations de son vétérinaire.