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Sport
Une agricultrice pilier du XV de France féminin de rugby

Éleveuse laitière en Auvergne, Jessy Trémoulière est une femme multi-casquettes. Fin 2020, elle a été élue meilleure joueuse de rugby de la décennie 2010-2020 aux Oscars du Midi Olympique. Au quotidien, elle doit jongler entre son métier d’agricultrice et sa carrière de sportive de haut-niveau.

Rugby féminin
Jessy Trémoulière, agricultrice et cadre du XV de France féminin de rugby.
© Jessy Trémoulière

Un pied dans les champs, l’autre sur le gazon d’un terrain de rugby. Depuis dix ans, Jessy Trémoulière vit deux vies parallèles peu banales : à la fois éleveuse laitière dans un Gaec familial et membre du XV de France féminin de rugby. A l’exception de l’une de ses coéquipières encore étudiante, elle est aujourd’hui la seule dans l’équipe à venir du monde agricole. A 28 ans, la jeune femme ne semble pas avoir du mal à gérer ce parcours peu commun. En 2018, elle a d’ailleurs été désignée joueuse de l’année par l’organisme international World Rugby, une véritable consécration.

Fille de rugbyman

Si Jessy Trémoulière consacre 75 % de son temps à la Fédération française de rugby, elle garde les pieds sur terre. Tout son temps libre est dévoué à son activité d’agricultrice sur la ferme bio familiale qui livre son lait à Sodiaal. Installée à Bournoncle-Saint-Pierre, une petite commune près d’Issoire dans le Sud-Est du Massif central, elle élève 180 vaches laitières avec son frère et son père, lui-même ancien rugbyman. « Ce n’est pas pour ça que j’ai commencé le rugby. Au départ, j’étais plutôt foot », raconte cette sportive de toujours qui a découvert le ballon ovale en 2009 lors d’une initiation proposée par son lycée agricole Bonnefont-Brioude. Elle a alors 16 ans et va gravir très rapidement les échelons. A 18 ans, elle entre à l’ASM Romagnat, son club actuel. L’année 2011 marque sa première sélection en équipe de France. En 2014, Jessy Trémoulière dispute sa première coupe du monde. Elle remporte aussi son premier tournoi des Six-Nations, une belle victoire agrémentée d’un grand chelem.

En 2016, la jeune joueuse dispute les Jeux Olympiques à Rio de Janeiro avant de remporter un deuxième tournoi des Six-Nations en 2018, pour un nouveau grand chelem à la clé. 2018, c’est aussi l’année où elle est élue meilleure joueuse du monde par World Rugby, avant d’apprendre fin 2020 qu’elle est désignée meilleure joueuse du XV de France de la décennie 2010-2020 aux Oscars du Midi Olympique. « Recevoir cette récompense au bout de dix ans, cela signifie que le travail paie toujours », confie-t-elle.

Fin de partie ?

Autrefois moteur de sa carrière, son père la pousse aujourd’hui à ralentir le rugby. « Aujourd’hui, il préférerait que j’arrête. Cela va faire dix ans que je suis au plus haut niveau. Lui, à 65 ans, il est cassé de partout à cause de son métier mais aussi du sport », poursuit Jessy Trémoulière.

Suivra-t-elle pour autant la volonté de son père ? Pas tout de suite… « La Coupe du monde a été reportée à 2022 et j’ai vraiment envie de la faire. D’un autre côté, la trentaine approche, je sais ce qui m’attend après à la ferme et je n’ai pas envie de vivre ma vie d’éleveuse complètement cassée. ».

En attendant la fin de sa carrière, les semaines sont rythmées. « Je me lève vers 6 h 30. Je fais la traite, je nourris les animaux, puis je vais à l’entraînement », raconte-t-elle. En parallèle : entraînements au club les lundis, mercredis et vendredis, complétés par deux séances de musculation par semaine. « Après les vêlages, au lieu de les mettre dans la brouette, je porte les veaux dans mes bras. Cela ne vaut pas une séance de musculation mais c’est déjà ça ! », rigole-t-elle. 

En avril, elle reprendra son maillot flanqué du n°15 pour participer au Tournoi des Six Nations féminin. Comme chaque année, la France affrontera l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Écosse, l’Irlande et l’Italie. Elle l’assure, la France a pleinement ses chances ! « Nous avons une petite rivalité avec les Anglaises, face à qui nous échouons depuis quelques matchs. Cette année, nous aurons à cœur de les battre ».

Consciente que son parcours n’est pas commun, Jessy Tremoulière porte un œil amusé sur les points communs entre le monde du rugby et celui de l’agriculture. « Les deux portent des valeurs fortes : le travail, la détermination… la communication et la capacité d’adaptation aussi ! Si on ne se remet pas en question, on n’avance pas. »

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