Chasse
Une association animaliste obtient la suspension de la chasse à la perdrix grise
Dans les Pyrénées-Atlantiques, un arrêté préfectoral autorisant la chasse de la perdrix grise de montagne (ou des Pyrénées) vient d’être suspendu par le tribunal administratif de Pau (64) après une requête de l’association One Voice.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, un arrêté préfectoral autorisant la chasse de la perdrix grise de montagne (ou des Pyrénées) vient d’être suspendu par le tribunal administratif de Pau (64) après une requête de l’association One Voice.
Sur le papier, la saison de chasse de la perdrix grise de montagne dans le département des Pyrénées-Atlantiques devait prendre fin le dimanche 9 octobre – elle a ouvert le 18 septembre -, mais une décision de justice vient d’y mettre un terme prématurément. Mardi 4 octobre, le juge des référés du tribunal administratif de Pau a en effet suspendu l'arrêté préfectoral autorisant cette pratique à la demande de l’association One Voice.
Pour One Voice, l’ouverture de la chasse de l’espèce « perdrix grise de montagne » est un « scandale de plus quand on sait que la population de ces oiseaux est d’ores et déjà en constante diminution dans le massif des Pyrénées, et classée quasi menacée. Le moindre coup de fusil sur l’une de ces perdrix grises, c’est donc également un coup fatal porté à l’espèce tout entière », pouvait-on lire le 30 septembre dernier sur le blog de l’association.
La perdrix grise de montagne est rattachée à la sous-espèce Perdix perdix hispaniensis. Sur le site de l’Observatoire de montagne (OGM), elle est qualifiée « de petite taille », avec « un poids plus léger que celle du nord de la France et un plumage plus sombre ».
Dans le département des Pyrénées-Atlantiques où la chasse de la perdrix grise de montage est autorisée – il faut pour cela un carnet de prélèvement comme pour les autres gibiers de montagne - un arrêté préfectoral limite le prélèvement à quatre oiseaux par chasseur, au cours de la saison. Seulement, note One Voice qui en fait un argument de contestation de la pratique et de l’arrêté qui l’autorise « ce qu’a omis de mentionner la préfecture dans son arrêté est, ni plus ni moins, le nombre de chasseurs et le nombre maximal autorisé de perdrix abattues ». Pour l’association, ce flou sur le nombre d’oiseaux pouvant être prélevé rend « possible » « l’éradication » de la population de perdrix grises de montagne. Lors de l’audience en référé, mardi 4 octobre, l’avocat de l’association a également souligné l’absence d’un bilan démographique complet et des carences d’informations lors de la consultation publique qui a précédé la signature de l’arrêté préfectoral, en août.
En Espagne, elle est protégée sur tout le territoire national, à l’exception de la Catalogne où elle est classée comme espèce gibier de même qu’en Andorre. En France, pour les chasseurs, outre l’aspect patrimonial de la chasse à la perdrix grise de montagne, c’est aussi « sa capacité à tenir l’arrêt devant le chien qui fait son attrait », selon l’OFB.
Du côté de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, par l’intermédiaire de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), on estime qu’il n’y a pas péril pour la perdrix grise de montagne. L’administration souligne dans le même temps que les quotas de prélèvement de l’espèce pour la saison 2022-2024 avaient fait l’objet d’une discussion lors d’une réunion de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS). Lors de cette réunion, rapporte le journal Sud-Ouest, « l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Parc national des Pyrénées ont estimé que le niveau des prélèvements était raisonnable ».