Une conserverie qui se visite, se déguste... et s’achète
À l’extérieur du petit village d’Argoules, la Conserverie Saint-Christophe raconte l’histoire de la conserverie, sa propre histoire et vend en direct depuis peu sur place dans une boutique flambant neuve ses fabrications de viande, volailles, gibier ou encore poissons aux touristes en balade dans la baie de Somme.
À l’extérieur du petit village d’Argoules, la Conserverie Saint-Christophe raconte l’histoire de la conserverie, sa propre histoire et vend en direct depuis peu sur place dans une boutique flambant neuve ses fabrications de viande, volailles, gibier ou encore poissons aux touristes en balade dans la baie de Somme.
Si la technique de fabrication de conserves alimentaires peut être qualifiée d’ancienne, voire d’ancestrale, l’activité de la Conserverie Saint-Christophe est belle et bien moderne. Le signe ? le fait d’avoir ouvert au public depuis quelques temps ses ateliers de fabrication et depuis récemment de vendre directement ses produits à des consommateurs auxquels on aura proposé auparavant de découvrir l’univers de la conserverie. En cette fin de période estivale - les visites ont lieu les mardis et jeudi à 11 h -, plusieurs groupes de visiteurs en balade dans la Somme se sont laissé séduire par la pause gourmande. Tantôt une dizaine, jusqu’à quarante participants, ils sont installés à leur arrivée sur place dans une salle de réception équipée de bancs et d’un vidéo-projecteur. L’immersion dans la Conserverie Saint-Christophe peut débuter. Un film de huit minutes retrace l’histoire de l’entreprise familiale, toujours artisanale. On y fait la connaissance d’Eric Van Oost, débarqué de Belgique sur la côte picarde, évoquant ses débuts dans les années 1980 en tant que vendeur itinérant de poulets rôtis. C’est en 1990 qu’il décide de donner un tournant à sa carrière professionnelle en créant à Argoules, dans un corps de ferme, une conserverie. L’atelier des débuts s’étend sur 80 m2 et finira détruit par un incendie en 2006. La famille Van Oost décide alors de rester à Argoules, reconstruit, et «repart d’une feuille blanche».
Cuisinés comme à la maison
Voilà pour l’histoire de l’entreprise. Si elle captive, il n’y a pas d’illusion à avoir sur la motivation profonde des visiteurs. En couple, seul ou en famille, ce qu’ils veulent avant tout, c’est voir et sentir. «Ici, c’est la qualité avant tout» vante Simon Van Oost, l’un des fils du fondateur et chargé de l’activité «commerce». «On est là pour montrer la qualité de nos produits», détaille celui qui assure la mission avec «amusement». Ces produits, quels sont-ils ? Des produits typiquement des Hauts-de-France, bien entendu - velouté d’aster, salicornes au vinaigre, pot’je vlees, terrine de mouton pré-salé, carbonade flamande, pâté de canard d’Amiens… -, comme d’autres recettes plus exotiques «en fonction de nos goûts, de nos inspirations ou de voyages». «C’est la cuisine de la maison, avec une qualité maîtrisée. On fait par exemple nos fonds de sauce nous-mêmes», vante M. Van Oost.
Une gamme de 80 références
Pour savoir comment ces recettes sont élaborées, direction l’atelier de fabrication. Pas un, mais deux en réalité, séparés par un couloir vitré qui permet la visite depuis 2017, et évite aux visiteurs de devoir «enfiler une tenue de cosmonaute» : d’un côté, l’espace «préparations crues» ; de l’autre, l’espace «préparations cuites». Le sourcing de ces dernières privilégie autant que possible l’origine locale, exemples à l’appui : «le maquereau vient de Boulogne-sur-mer, les salicornes sont de la baie de Somme. Idem pour le mouton…», souligne le maître des lieux. Si certaines recettes auront besoin d’être réchauffées pour être dégustées, d’autres sont «prêtes à être servies». Le principe de la conserve par stérilisation permet une longue conservation, sans avoir besoin d’ajouter conservateurs ou colorants. Le matériel utilisé reste de taille modeste : «Je n’aime pas le terme “usine”. Nous sommes dans un atelier», précise Simon Van Oost. «Pour les rillettes à l’ancienne, la cuisson dure sept heures. Le désossage de la viande se fait à la main. Pour les tripes de bœuf, il faut compter onze heures, c’est ce qui leur donne le moelleux», ajoute-il. Tout cela n’empêche pas l’entreprise de réaliser de bons chiffres. Fonction des recettes travaillées, entre 1 500 et 5 000 pots sont fabriqués par jour. La Conserverie Saint-Christophe emploie vingt salariés, dont douze rien que pour la partie «production». La suite du parcours conduit dans l’espace «conditionnement et expéditions». On y apprend alors à lire une étiquette, et la traçabilité. La Conserverie Saint-Christophe compte près de quatre-vingt références dans sa gamme, y compris des produits bios ; une gamme que l’on peut retrouver chez près de cinq cent revendeurs à travers la France. Une à deux nouveautés s’ajoutent chaque année. «Quand on crée une nouvelle recette, cela démarre toujours dans la cuisine», sourit Simon Van Oost. La cuisine, ce lieu de convivialité où les touristes qui auront fait étape dans la boutique fraîchement aménagée - on y trouve aussi une mini exposition sur l’histoire de la conserverie alimentaire avec explications et antiquités -, déposeront aussi les quelques pots qu’ils se seront offerts.