Politique
Une défaite au goût amer pour l’Alliance rurale et des conséquences pour la chasse
Initiateur de la liste L’Alliance rurale, candidat en troisième position, le nordiste Willy Schraen dresse un constat amer de son résultat aux élections européennes. Au point d’envisager sa démission de la présidence de la Fédération nationale des chasseurs.
Initiateur de la liste L’Alliance rurale, candidat en troisième position, le nordiste Willy Schraen dresse un constat amer de son résultat aux élections européennes. Au point d’envisager sa démission de la présidence de la Fédération nationale des chasseurs.
En réunissant un peu moins de 600 000 voix lors des élections européennes du 9 juin, la liste L’Alliance rurale n’aura récolté que 2,35% des voix des Français, ce qui ne lui permet pas d’envoyer des élus au Parlement européen. Dans un message posté lundi 10 juin, l’initiateur de cette liste et candidat en troisième position, Willy Schraen livre son analyse sur un résultat « loin des espérances qui étaient les nôtres ».
Pour le patron des chasseurs de France, « il est clair que notre message, bien qu’écouté par de nombreux ruraux, fut rendu inaudible par un malaise politique ». Ce malaise, poursuit M. Schraen, c’est la manipulation de l’élection européenne comme une manière de sanctionner la politique du chef de l’État, Emmanuel Macron. « Je crois que pour nous, c’était la pire conjoncture politique », écrit le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC). Et de prédire désormais « une période délicate (…) pour le monde rural ». Comme il s’y était engagé pendant la campagne, Willy Schraen a pris pacte du score de l’Alliance rurale et a présenté sa démission de son mandat à la tête de la chasse française… laquelle a été refusée par le conseil d’administration de la FNC. La raison invoquée pour justifier ce rejet, c’est Willy Schraen qui l’exprime lui-même : « au vu du contexte d’incertitude dans lequel la chasse française risque d’être entraînée suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, ils (les membres du CA de la FNC, ndlr) ne veulent pas que la FNC se trouve déstructurée et que cette situation permette à nos opposants de mettre en péril notre chasse qui est déjà très attaquée. » Il ne pourrait s’agir toutefois que d’une partie remise. Dans le même message, le président Schraen dit vouloir mettre à profit les prochains mois pour « préparer au mieux la passation de pouvoir. Une période de transition de quelques mois va s’ouvrir. »
Conséquences financières
Quid de l’Alliance rurale ? En ce qui concerne la poursuite ou non du mouvement créée pour les élections européennes, les choses ne seraient, à l’heure qu’il est, pas encore tranchée. Willy Schraen dit en effet vouloir « réunir rapidement les personnes qui composent le bureau de l’Alliance rurale pour statuer sur l’avenir de notre mouvement. »
Dans le même temps, il faut également à cette équipe régler la question des frais de campagne. Selon une source, la campagne de l’Alliance rurale aurait coûté « de l’ordre d’1,5 million d’euros ». Or, pour espérer un remboursement des frais de campagne, il faut obtenir au minimum de 3% des suffrages exprimés. Willy Schraen n’en fait pas mystère : « il nous faut dorénavant s’occuper de trouver rapidement des solutions financières pour le remboursement de cette campagne (…) Nous allons mener un nouveau combat pour que certains candidats n'hypothèquent pas leurs biens personnels ». La réponse quasi-immédiate a été le lancement d’une campagne de dons défiscalisés en ligne.
Jean Lassalle veut « continuer » le combat
Tête de la liste L’Alliance rurale, Jean Lassalle a réagi dès lundi midi à sa défaite en remerciant tout d’abord « les personnes qui se sont mobilisées dans cette campagne. » Pour lui, le résultat de l’Alliance rurale « n’est pas une fatalité », citant Victor Hugo : « N’être pas écouté, ce n’est pas une raison pour se taire ». Faut-il voir dans cette phrase une intention pour le béarnais de se présenter aux élections législatives des 30 juin et 7 juin, suite à la dissolution de l’Assemblée nationale ? Interrogé par nos confrères du quotidien Sud Ouest, dimanche soir, Jean Lassalle a botté en touche : « Ce soir, je n’ai pas encore l’esprit à ça. » Et d’ajouter dès le lendemain que « notre combat n’est pas terminé », laissant planer le doute sur une éventuelle candidature.