Artisanat
Une IGP pour le couteau Laguiole… qui crée la polémique
Après des décennies de bataille, notamment contre les contrefacteurs, les couteliers de Laguiole viennent d’obtenir une indication géographique. Celle-ci a été décernée par l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). On pourrait croire que ce long feuilleton est terminé. Il n’en est rien.
En effet, selon le texte paru au journal officiel du 23 septembre, l’indication protégée n'a pas été attribuée aux artisans aveyronnais mais à ... l'association Couteau Laguiole Aubrac Auvergne basée à Thiers dans le Puy-de-Dôme. Ce qui a suscité la colère des artisans de Laguiole ou d'Espalion dans l'Aveyron qui auraient aimé que cette protection se limitât à leur département. Or ce ne sont pas moins de 94 communes réparties six départements (Aveyron, Lozère, Cantal, Puy-de-Dôme, Loire et Allier) ainsi que 38 entreprises qui sont concernées. Cette IG protège aussi les couteaux pliants, les sommeliers et les couteaux de table.
Pour le président du Conseil départemental de l’Aveyron, Arnaud Viala, « l’annonce de la décision de l’INPI, de ne pas accorder l’Indication Géographique Protégée aux seuls fabricants aveyronnais du couteau de Laguiole, est une très mauvaise nouvelle qui parvient au territoire tout entier ». L’élu, qui ne mâche pas ses mots envers l’INPI dans un message publié sur sa page Facebook, regrette la décision de l’institut qu'il juge « incompréhensible ». Selon lui, elle « souligne à quel point l'INPI est finalement déconnectée des réalités territoriales ». « C'est nier l'appartenance de ces savoir-faire ancestraux au territoire de Laguiole mais aussi parce que cette décision contrevient complètement aux décisions de justice qui ont sanctuarisé le fait que l'appellation du lieu est incontestable », rappelle M. Viala qui faisait part le 24 septembre dernier de sa volonté de « continuer à mener le combat ».