Une nouvelle Ruche qui dit Oui à Corbie
Le lycée privé agricole de Corbie est devenu, ce mois de septembre, la trente-troisième Ruche qui dit Oui
Picarde. Un projet pédagogique bien ficelé.
Quelle démarche pédagogique permettrait à la fois la valorisation et l’animation du territoire ? C’est la question qu’ont creusée les élèves et leurs professeurs du lycée privé agricole Sainte-Colette, à Corbie. Et il semblerait que la Ruche qui dit Oui répondait à toutes les attentes. «Je suis inscrit à titre personnel à la Ruche qui dit Oui d’Albert et j’ai trouvé le concept génial, confie Romain Beaucourt, enseignant en biologie et biochimie et responsable de la filière professionnelle. On voulait justement ouvrir nos locaux aux acteurs du territoire pour nous faire connaître. Le projet s’est avéré très complet.»
Réunions de concertations, prise de contact avec la Ruche qui dit Oui, démarchage de producteurs déjà inscrits dans une démarche de vente en circuit court, dans une vingtaine de kilomètres maximum autour du lycée, puis rencontre avec ces derniers… Les efforts sont aujourd’hui récompensés car, ce 20 septembre, journée d’inauguration, la ruche comptait treize producteurs partenaires qui proposent 600 produits, et 226 membres qui ont passé 72 commandes. «Nous espérons réunir plus de producteurs encore dans les mois à venir, assure Brigitte Mullie, chef d’établissement. Les produits vont s’étoffer et varier en fonction des saisons.»
Un mardi sur deux, de 17h à 18h30, les élèves accueilleront donc les producteurs et les adhérents au lycée. Pour les consommateurs, le principe est le même que pour les autres ruches : se rendre sur le site laruchequiditoui.fr, et sélectionner celle de Corbie sur la carte interactive. Après la création de son compte en quelques clics, il n’y a plus qu’à remplir son panier des produits (alimentaires ou non). Le paiement se fait en ligne, par carte bancaire. Ne reste qu’à retirer ses précieux achats au lycée le mardi soir. Le brin de causette avec les producteurs, lui, est offert ! Les bénéfices iront au foyer des lycéens des internes, tous impliqués dans le projet.
«Un bon complément de vente»
Ce 20 septembre, rendez-vous était donné dans le convivial patio. Virginie Dercourt, créatrice de Tjosavon, exposait ses savons au lait de jument. «Le projet m’a intéressé, car c’est le moyen de se faire connaître davantage», se réjouit-elle.
Au stand voisin, les farines et pains issus des blés cultivés puis transformés à la Ferme des collines de Plachy-Buyon rencontraient un franc succès. «Je fais partie de plusieurs Ruche qui dit Oui de la Somme et de l’Oise depuis un an et demi, précise Laura Pillon. C’est un bon complément de la vente directe à la ferme et de celle de notre site internet, avec environ 30 % des ventes via cette plateforme. Cette nouvelle ruche permet de me recentrer, puisqu’elle est proche de l’exploitation.»
Lancement réussit, donc. «Le challenge réside désormais en la pérennisation de cette action», explique Brigitte Mullie. Et pour cela, les élèves débordent déjà d’idées. Une dégustation de confitures est prévue le 4 octobre, puis une exposition sur l’analyse économique de la ruche sera présentée le
8 novembre. Le 22 novembre, les adhérents seront conviés à une dégustation de pain d’épices et à une exposition sur l’alimentation durable. Des visites des lycéens dans les exploitations, pour alimenter le tout, sont au programme.
En chiffres
1 590 Ruche qui dit Oui sont ouvertes en Europe
9 pays : France, Espagne, Suisse, Italie, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Royaume-Uni et Danemark
33 ruches sont situées en ex-Picardie
600 produits sont déjà à acheter dans celle de Corbie