Élevage
Une volonté partagée dans le monde d’inciter au bien-être animal
Le Sommet Mondial du Lait a été le lieu idéal pour des pays de tous les continents d’exposer leur volonté d’inciter les agriculteurs à se soucier du bien-être animal dans leurs élevages. C’est une valeur éthique, c’est aussi l’intérêt économique des éleveurs.
Le Sommet Mondial du Lait a été le lieu idéal pour des pays de tous les continents d’exposer leur volonté d’inciter les agriculteurs à se soucier du bien-être animal dans leurs élevages. C’est une valeur éthique, c’est aussi l’intérêt économique des éleveurs.
Une table ronde sur le bien-être animal, organisée au Sommet Mondial du Lait qui s’est tenu récemment à Paris, a mis en exergue la façon dont les filières sensibilisent les éleveurs, notamment de bovins, au bien-être animal. Ainsi au Chili, le consortium laitier du pays a mis en place des actions pour le bien-être animal «dès 2009», a indiqué Alejandra Viedma, vétérinaire et membre du consortium. «On savait que les agriculteurs étaient sceptiques. Nous avons alors mis en place des normes indicatives sur la réduction du stress, avec des effets mesurables, surtout dans les petites exploitations», a-t-elle ajouté.
Lien entre bien-être des animaux et des agriculteurs
En France, les agriculteurs sont soumis à la réglementation européenne, mais au-delà de cette obligation, les agriculteurs sont sensibilisés à l’avantage qu’ils peuvent en retirer, a témoigné Alexis Deschamps, éleveur laitier en Bretagne et membre du Cniel (interprofession laitière française). «Le lien entre le bien-être des animaux et celui des agriculteurs est évident. Si je veux de bons rendements, il faut que mes animaux soient libres de stress», a-t-il affirmé, soulignant que «les progrès ne peuvent être faits sans les agriculteurs.»
«Il faut comprendre que ce ne sont pas les consommateurs qui poussent au bien-être animal, mais les agriculteurs», a abondé Mme Paidamoyo, directrice générale de l’Association des producteurs de lait du Zimbabwe. Dans ce pays d’Afrique australe, un département d’État impose que les élevages soient conduits dans un cadre sanitaire minimal et sensibilise les agriculteurs au fait que quand les vaches sont protégées du soleil leur rendement est meilleur, a-t-elle relaté.
En Inde, la question du bien-être animal, notamment des bovins, ne se pose pas, car l’élevage est intégré à la vie domestique : «Les vaches font partie de la famille. Elles s’alimentent avec les restes de légumes», a rapporté le docteur Hari Kumar, vétérinaire et microbiologiste et membre du bureau national de développement laitier en Inde. «Une telle proximité entre les hommes et les bêtes fait qu’il y a peu d’actes de cruauté.» Cette proximité découle des très petites tailles des exploitations laitières en Inde : 85 % des exploitations n’ont que cinq vaches, beaucoup en ont une ou deux. «L’élevage n’est pas tant une économie qu’un mode de vie», a résumé Hari Kumar.
Parallèlement à ces témoignages, Isabelle Veissier, directrice de recherche à l’Inrae, a présenté des travaux de scientifiques sur les effets stimulants des jeux d’éveil sur le cerveau des animaux et réduisant ainsi leur stress.